Gouvernance

Des milliards de francs détournés à l’armée, des militaires arrêtés à la pelle

Publié le 11 octobre 2022 par Rédaction

Plus de 60 militaires de l’armée burundaise, des sous-officiers pour la plupart, sont en garde à vue dans les cachots du bataillon police militaire à Bujumbura. Ils sont poursuivis pour détournement d’une importante somme d’argent au bureau central de traitement de l’état-major général de l’armée. Ils ont été arrêtés sur ordre de l’auditorat militaire.

Ces militaires ont été arrêtés depuis jeudi de la semaine dernière. Ceux qui sont en garde à vue dans les cachots du bataillon police militaire, sont un peu plus de 60.

L’auditorat militaire, qui a ordonné leur arrestation, est en train d’enquêter sur le vol d’une somme importante d’argent au sein du bureau central de traitement BT, ancienne direction centrale de traitement DCT.

Les militaires concernés sont en majorité des sous-officiers qui ne perçoivent pas leur salaire à la coopérative d’épargne et de crédit pour l’auto développement des militaires (CECADM).

Les informations que la radio Inzamba détient des sources proches de l’auditorat militaire et du bataillon police militaire, indiquent qu’un vol d’une somme estimée à des milliards de francs burundais a été commis au sein du bureau de traitement.

Selon les mêmes sources, ce vol a été organisé d’une façon inhabituelle. Des militaires de ce département chargés des opérations bancaires pour acheminer les salaires des militaires sur leurs comptes respectifs, ont adopté le stratagème d’effectuer des versements bancaires sur les comptes de militaires qui ne sont pas domiciliés à la coopérative d’épargne et de crédit pour l’auto-développement des militaires (CECADM).

Après l’opération, ils contactaient alors le militaire concerné, en lui disant qu’un particulier qui devait leur rembourser une dette a voulu verser l’argent via la banque où ils n’ont pas de compte, et ont estimé qu’il fallait passer par le titulaire du compte pour pouvoir disposer de cette somme. Ils lui demandaient ensuite d’aller faire le retrait et de leur donner la somme, moyennant paiement pour ce service, poursuivent les mêmes sources.

Le pot aux roses a été démasqué lorsqu’un militaire a eu sur son compte une somme de 400 millions de francs. Quand il est allé à la banque pour le retrait, les agents de la banque lui ont signifié que le retrait d’une telle somme doit avoir au préalable une dérogation ou une autorisation de la banque centrale.

C’est alors ainsi que la banque centrale a alors initié les enquêtes pour trouver l’origine de cet argent.

Pour le moment, des sources militaires indiquent que les bureaux des sous-officiers du bureau central de traitement sont fermés, parce que les militaires qui y travaillaient sont en détention dans les cachots du bataillon police militaire. Même l’officier qui dirige ce département serait déjà dans le collimateur de la police, bien qu’il n’ait pas encore été arrêté.

Les investigations s’étendent même en dehors du pays. Nous vous en ferons les précisions dans un prochain article.

La rédaction de la radio Inzamba Agateka Kawe a essayé de contacter par téléphone le colonel Floribert Biyereke, porte-parole de l’armée, pour éclairer l’opinion sur les arrestations liées à ce vol à l’état-major général de l’armée, mais sans succès.

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