Les autorités burundaises n’arrivent pas à accorder leurs violons sur le port du masque pour la prévention de la pandémie. Le Premier ministre demande de porter le masque dans les milieux publics, alors que le ministre de la Santé précise que le port du masque n’est obligatoire que dans les transports en commun.
Le ministre de la Santé, Thaddée Ndikumana a annoncé ce lundi 18 janvier devant la presse que son ministère exige seulement le port du masque au niveau du transport en commun. Dr Thaddée Ndikumana en a profité pour mettre en garde les responsables qui ont pris d’autres initiatives de manière unilatérale par rapport au port du masque. « Nous avons constaté qu’il y a des autorités qui ont pris des initiatives par rapport au port du masque. Nous réitérons l’appel que le ministère de la Santé publique et de la lutte contre le Sida préconise seulement le masque au niveau des transports en commun », a-t-il indiqué.
Pourtant, une semaine auparavant, le Premier ministre, Alain Guillaume Bunyoni lors d’une descente dans les centres de dépistages du COVID-19 en mairie de Bujumbura, avait, de son côté, appelé tous les Burundais à porter le masque chaque fois qu’ils se trouvent dans un milieu public. « Nous voulons éveiller ici la conscience de tout un chacun de faire les efforts nécessaires pour se protéger. Quand vous prenez une moto, un tuk-tuk, un bus, vous allez au marché, au supermarché, dans tout milieu public, veuillez vous protéger », a insisté Alain Guillaume Bunyoni.
« Il n’y a rien de tel que le masque pour se protéger »
Les experts du domaine sont plus proches de la position du Premier ministre. Pour l’épidémiologiste Côme Konakuze, le port du masque est strictement conseillé. Pour étayer cette nécessité, le spécialiste précise que le risque de contamination lorsqu’on a été en contact avec une personne infectée non protégée est estimé à plus de 78%. « Le contact avec une personne infectée reste la voie principale de la transmission directe du Covid-19, jusqu’à plus de 78% de risque», a-t-il souligné, avant d’énumérer : « Dans les lieux publics clos ou recevant du public : les salles d’audition, de conférence, de réunion, de spectacle, partout où on doit parler ; les débits de boisons, les salles de sports, de jeux, les centres de loisirs, les établissements de culte, lors des cérémonies, dans les transports en commun, les marchés ouverts ou fermés, les lieux administratifs, les banques, etc., tous les lieux où plus d’une personne se rencontrent, les gens doivent porter un masque respiratoire ».
Une opinion qui ne sait sur quel pied danser
Les conseils de l’épidémiologiste Côme Konakuze vont dans le même sens que l’opinion qui réclame le renforcement des mesures déjà prises. Les publics concernés directement par les injonctions du ministre de la Santé semblent n’avoir attendu que le mot d’ordre pour porter le masque exigé. Partout dans le pays, les témoignages ont rapporté que tant les chauffeurs que les voyageurs respectent en majorité l’appel des autorités sanitaires. Mais la même opinion se dit confuse par les contradictions des autorités dans leurs déclarations sur le sujet.