Gouvernance

Il fait 14 fois Ruyigi-Bujumbura, aller et retour pour chercher ses documents à la PAFE, en vain 

Publié le 8 mars 2022 par Rédaction

Le calvaire des demandeurs de documents de voyage à la Police de l’air, des frontières et des étrangers, PAFE, est loin d’être terminé. Ils sont très remontés contre les responsables du service des migrations, qu’ils accusent de collecter de l’argent sans rendre disponibles ces documents. C’est le cas d’un homme qui a renoncé à son voyage à l’étranger après avoir attendu en vain qu’on lui délivre son passeport, pour lequel il a payé en octobre dernier.

C’est un habitant de la province Ruyigi, à une centaine de kilomètres de la ville de Bujumbura. Il affirme avoir déposé son dossier de demande de documents de voyage en octobre de l’année dernière. Six mois après, il n’a pas encore obtenu son passeport.

« Quand nous avons déposé le dossier, ils nous promettaient de nous délivrer le passeport dans les plus brefs délais si nous leur donnons un pot-de-vin de 200 mille burundais. Nous avons donné ces deux cents mille, en plus du prix officiel de 235 milles francs. Jusqu’à présent, rien, malgré les promesses ! Certains se sont dit qu’il fallait chercher au moins des laissez-passer, en plus du passeport, espérant qu’ils allaient les avoir plus rapidement. Mais c’était peine perdue. Et les frais de passeport, et les frais de laissez-passer, sans parler des dessous-de-table, tout cet argent est à la PAFE, mais nous n’avons rien eu. Moi, j’habite à l’est du pays, je me suis rendu à Bujumbura 14 fois pour réclamer mon passeport, mais en vain. J’ai pourtant vendu ma propriété pour avoir ce document, il ne me reste presque rien », se plaint l’homme.

Dépité, il s’en remet aux plus hautes autorités du pays.

« Que son Excellence le président de la République et le ministre de l’Intérieur plaident pour nous. Il est inadmissible de payer pour avoir un document et passer six mois à attendre depuis octobre jusqu’en mars, alors qu’il s’agit d’un service public. Si nous ne pouvons pas avoir ces documents, que notre argent nous soit restitué pour que nous puissions satisfaire d’autres besoins de la famille », lance-t-il.

A ce sujet, la radio Inzamba a tenté de joindre par téléphone le général Maurice Patient Mbonimpa, commissaire général des migrations. Son téléphone sonnait, mais il ne décrochait pas.

 

 

Photo Illustration : ©Radio-Télévision Isanganiro

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