Ce qui est sûr, c’est que le personnel de l’ONATEL, lui, ne baisse pas les bras et croit toujours au redressement de l’entreprise. Pour y arriver, il faudra que l’Etat burundais prenne des mesures exceptionnelles pour nommer à la tête de l’entreprise des hommes dévoués, capables de travailler dans des moments exceptionnels. C’est l’une des propositions du personnel pour qui ce redressement doit aller de pair avec les intérêts des travailleurs.
Le sort de l’entreprise publique ONATEL dépendra de la volonté du gouvernement, puisque c’est une entreprise appartenant à cent pour cent à l’Etat burundais, martèle un récent document que le personnel a intitulé « Des contributions du personnel de l’ONATEL ».
Les travailleurs considèrent l’Office national des télécommunications comme un malade agonisant qu’il faut sauver dans les meilleurs délais. Mais avant toute chose, la priorité doit être mise sur les compétences des futurs dirigeants.
« Le gouvernement devrait prendre dans l’urgence des mesures qui s’imposent pour sauver l’entreprise. Premièrement, il faut que l’ONATEL soit doté d’une direction compétente capable d’affronter toutes les difficultés en vue de redresser la maison, et cela devrait se faire sans encore perdre du temps. Je vous le jure, l’urgence s’impose puisque demain pourrait être trop tard. Il faudra aussi que la nouvelle équipe soit appuyée par une commission technique très forte qui pourra apporter une contribution concrète dans le redressement de l’ONATEL », plaide un membre du personnel.
Par ailleurs, pour les travailleurs de l’ONATEL, toute voie de sortie visant le redressement de cette entreprise devrait mettre en avant l’intérêt du personnel. Selon eux, les accuser comme étant les premiers responsables de sa faillite est contreproductif. Gardant malgré tout la tête froide, ils ne perdent pas de vue un passé glorieux qui, pour eux, reste une référence dont il faut tenir compte.
« Si nous avons péché en quoi que ce soit, nous nous déroberons jamais. Mais il faut se rappeler que pour que l’ONATEL connaisse ses jours de gloire, l’Etat a dû mettre la main à la poche. Le gouvernement devrait alors réinjecter de l’argent dans l’entreprise. Car si nous avons une bonne équipe, compétente et engagée, il faudrait mettre les moyens nécessaires à sa disposition pour mener à bien l’opération de redressement », souligne un responsable syndical interne.
Pour rappel, le chiffre d’affaires de l’ONATEL s’est réduit comme peau de chagrin, passant de près de 20 milliards de francs burundais en 2009 à 5 milliards de francs en 2019.