I. Evariste Ndayishimiye était presque seul ce vendredi au stade Ingoma de Gitega. Le chef de l’Etat procédait au lancement de l’année judiciaire. Les lieux étaient tellement vides que l’administration de Gitega a obligé tout le monde à arrêter toutes les activités pour aller assister à ces cérémonies. Une mesure qui n’a pas du tout plu aux habitants. C’est le cas de ce témoin qui dit que la population croupit dans la misère et qu’elle n’a pas besoin d’aller acclamer un pouvoir qui les maintient dans la pauvreté la plus extrême.
II. Il va passer sa 3ème nuit au cahot de la police Judiciaire à Bujumbura, le chanteur rwandais Bruce Melodie est sommé de verser un dédommagement de 30 millions de Francs burundais qui s’ajoute à 30 millions qu’il a payé ce jeudi pour s’acquitter dans l’affaire dite d’escroquerie qui le maintient en détention. De l’avis d’un juriste burundais, la police n’a pas compétence à statuer sur un montant de dédommagement.
III. 7 ans de servitude pénale, c’est la peine prononcée par le Tribunal de grande Instance de Rutana contre 5 hommes. Ils sont condamnés après leur arrestation alors qu’ils acheminaient des enfants en République unie de Tanzanie. Des sources au sein de la police burundaise disent que ces personnes seraient en réseau avec des Tanzaniens qui reçoivent les enfants pour des travaux forcés.
IV. 18 personnes ont été assassinées, 24 arrêtées arbitrairement et 5 autres torturées. C’est le bilan d’insécurité du mois d’août dernier dressé par l’ONG locale ACAT-Burundi. Augustin Nimubona, chargé de communication au sein de cette organisation dit que les jeunes imbonerakure et les agents de la police restent les présumés auteurs de ces violations de droit de l’homme. Il demande au gouvernement d’assurer la sécurité de la population.
V. La Fédération nationale des syndicats du secteur de l’enseignement et de l’éducation du Burundi demande qu’il y ait un cadre tripartite de dialogue composé par l’Etat, les syndicats et les employeurs afin d’étudier comment mettre en place la nouvelle politique salariale. Dans une conférence de presse animée ce jeudi, Antoine Manuma, président de la Fédération a proposé que la politique salariale tienne compte de la cherté de la vie d’aujourd’hui. Il demande un dialogue permanent autour de cette question.
VI. Beaucoup d’hommes de troupe de l’armée burundaise grognent. Ils disent avoir servi le pays pendant plus de vingt ans mais qu’ils reçoivent toujours un salaire insignifiant qui ne leur permet plus d’aller en congé pour voir leurs familles. Ils demandent au gouvernement de revoir à la hausse leurs salaires en tenant compte de la cherté de la vie au pays.