I. Le gouvernement du Burundi vient de fermer les ambassades d’Ottawa au Canada et de Brasilia au Brésil. Les informations en provenance du milieu politique burundais indiquent que cette mesure serait liée à la prorogation du mandat de la commission d’enquêtes sur le Burundi. Ce mardi, ces Etats ont voté oui pour le renouvèlement de cette commission, une commission qu’ils ont toujours soutenue. A côté de ces ambassades fermées, certains ambassadeurs ont été rappelés pour fin de mandat. Il s’agit des ambassadeurs accrédités à Pretoria en Afrique du Sud, Rabba au Maroc, Dubai aux Emirats Arabes Unis, Abuja au Nigeria, Berlin en Allemagne, Caire en Egypte, Nairobi au Kenya et Riyad en Arabie Saoudite.
II. Charles Kabonesho, un habitant de Rumonge torturé par des Imbonerakure, est actuellement dans un état critique dans la prison de Rumonge. Sa famille demande qu’il soit libéré pour le faire soigner.
III. 53 personnes ont été arrêtées par la police ce jeudi matin, sur la colline Nyabigina de la zone Kabuye, c’est dans la commune et province Makamba. Ces arrestations ont eu lieu lors d’une fouille perquisition, effectuée par des policiers et des militaires sur cette colline. Les personnes arrêtées sont accusées de ne pas posséder de pièces d’identité.
IV. L’ancien député Fabien Banciryanino a comparu ce jeudi, devant le tribunal de grande instance de Ntahangwa en mairie de Bujumbura. Il a été arrêté le 02 novembre et incarcéré depuis, au cachot du Bureau spécial de recherche, BSR. Il est accusé d’atteinte à la sûreté de l’état. Les défenseurs des droits de l’homme demandent sa libération immédiate car, pour eux, il n’a commis aucun crime sauf qu’il est connu pour sa franchise. Ses propos ont été qualifiés par le gouvernement comme des dénonciations calomnieuses.
V. Le silence de l’administration face au désarroi de la population est une honte. L’ancien sénateur Emmanuel Nkengurutse qualifie également de scandaleux que les responsables de la commune Burambi, en province Rumonge ne réagissent pas, alors que les habitants des collines Kiganza et Maranvya, pris de panique, ne dorment plus dans leurs maisons depuis plus d’une semaine. Ce qui est encore plus grave, les Hutus et les tutsis dorment séparément à la belle étoile. Selon Emmanuel Nkengurutse, cela prouve à suffisance que le problème ethnique refait encore une fois surface au Burundi. Pour lui, les autorités du pays doivent se défaire de cette pratique qui risque de replonger le pays dans le chaos.
VI. Dr Jean Minani natif de la province de Kirundo, appelle la population de cette province, à se lever ensemble pour combattre l’impunité. C’est dans un contexte où une partie de la population ne cesse d’être enlevé et tuée au vu et au su des forces de l’ordre. Cet ancien député élu dans la circonscription de Kirundo, le déclare au moment où Oscar Nahimana, membre du parti CNL, serait victime de disparition forcée, opérée par une équipe dirigée par le Chef des imbonerakure de Kirundo, Abel Ahishakiye. Selon une source sur place à Kirundo, cet adjoint du président de la CECI Kirundo aurait été assassiné avant d’être abandonné dans un ravin baptisé Golgota, situé dans la forêt de Murehe.
VII. Les Burundais de la diaspora natifs des provinces du sud du pays qui dissent savoir la vérité sur les massacres de 1972, demandent au président de la CVR de leur donner l’occasion de témoigner sur ces massacres. Dans une lettre adressée au Président de la CVR, ces Burundais de la diaspora demandent au président de la CVR de décentraliser les débats sur les événements qui ont endeuillé le pays. Joseph BIZIMANA, natif de Minago dans la province de Rumonge, vivant aux Etats unis d’Amérique.
VIII. On n’oublie pas nos consœurs et confrères du journal Iwacu, qui totalisent ce jeudi 353 jours derrière les barreaux. Ils ont été condamnés à 2 ans et demi de prison et une amende d’un million de francs chacun, par le tribunal de grande instance de Bubanza. Pour rappel, ils ont été arrêtés le 22 octobre dernier à Bubanza. Ils se rendaient en commune Musigati, pour un reportage sur des affrontements qui opposaient des rebelles et les forces de l’ordre. Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi et Egide Harerimana sont accusés de tentative de complicité d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat.