Edition quotidienne

Journal du 12 déc 2019

Publié le 12 décembre 2019 par Rédaction

I. « Nous rentrons pour les élections », c’est ce qu’a déclaré Anicet Niyonkuru, Président du parti CDP, à son arrivée à l’aéroport international de Bujumbura ce mercredi. Cet opposant politique de retour d’exil répond à l’appel du parti au pouvoir. Il y a deux ans, le CNDD-FDD avait suggéré aux opposants du CNARED de rentrer sans conditions pour préparer les élections. Une proposition rejetée à l’époque par Anicet Niyonkuru, secrétaire exécutif de cette plateforme de l’opposition, arguant que le Burundi était devenu une prison à ciel ouvert. Son retour au pays cache mal des intérêts politiciens.

II. Certains habitants de la commune de NTAHANGWA, en mairie de Bujumbura, dénoncent déjà une fraude électorale par l’octroi irrégulier de la carte nationale d’identité. Le cas le plus récent est celui des habitants de la zone de CIBITOKE, qui affirment que la carte nationale d’identité est en train d’être délivrée clandestinement dans les bureaux de la zone, aux seuls militants du parti CNDD FDD.

III. Autre lieu, autre souci. Certaines catégories de personnes à Muyinga se plaignent qu’ils n’ont pas encore eu leur transfert pour les élections de 2020. Ces personnes ont en effet changé de résidence et doivent avoir la permission d’élire là où ils vivent actuellement. Ils demandent à la Commission électorale nationale indépendante de trouver la solution à cette question afin qu’ils élisent comme d’autres citoyens.

IV. A propos de ces inquiétudes de personnes qui veulent être transférées dans d’autres lieux de vote, Pierre Claver Kazihise, président de la CENI indique comment les choses doivent se passer.

V. Arrestation de deux militants du parti Congrès National pour la Liberté, en zone urbaine de Kanyosha, de la commune Muha, en mairie de Bujumbura. L’un a été interpellé mercredi soir, l’autre a été appréhendé ce jeudi. Un des responsables du CNL parle d’enlèvement puisqu’aucun mandat d’arrêt ne leur a été présenté au moment de l’interpellation.

VI. Nous sommes le 12 décembre. Une date de triste mémoire pour de nombreuses familles de Bujumbura. Et, de fait, les massacres qui ont eu lieu les 11 et 12 décembre 2015 à la suite de l’attaque de 3 camps militaires ont emporté la vie de 87 personnes, selon les chiffres donnés par l’armée au lendemain de l’attaque.  Les représailles des forces de l’ordre s’étaient alors abattues sur les quartiers dits contestataires : Ngagara, Musaga, Nyakabiga et Jabe. Les personnes tuées étaient pour la plupart des jeunes de ces quartiers.  Témoignage d’un homme qui était à Nyakabiga et qui a vécu directement les faits.

VII. Le collectif des avocats des victimes des crimes de droit international déplore l’inertie du ministère public, qui ne s’est jamais saisi après les massacres commis dans la nuit du 11 et 12 décembre 2015 en mairie de Bujumbura. Me Yves Runyagu, membre du CAVIC, fait savoir qu’ils ont déjà saisi les juridictions internationales. Me Yves Runyugu se dit confiant que la vérité finira par éclater au grand jour.

Sur le même sujet