Edition quotidienne

Journal du 17 nov 2019

Publié le 17 novembre 2019 par Rédaction

I. Dans son message de clôture de la semaine dédiée au combattant du CNDD-FDD, Pierre Nkurunziza a formulé des menaces allant dans le sens de décourager une éventuelle fronde contre la volonté du parti CNDD-FDD. Partant de l’expérience de l’an 2015, Pierre Nkurunziza les a qualifiés de Traitres qui n’auront jamais de paix. C’était ce Samedi, dans la commune Mubimbi de la province de Bujumbura.

II. Ce discours de Pierre Nkurunziza est fortement critiqué par ses anciens compagnons de lutte, Léonidas Hatungimana son ancien porte-parole, en exil depuis 2015, estime que Pierre Nkurunziza reste le seul traître de son parti.  Son pouvoir s’est entièrement écarté de la lutte pour la démocratie à laquelle les Burundais aspirent toujours.

III. Léonidas Hatungimana fait aussi remarquer que le message de Pierre Nkurunziza laisse sous-entendre une psychose de peur contre une potentielle fronde au sein des Bagumyabanga. Les menaces d’être frappé par la main de Dieu est un discours qui ne tient pas debout selon l’ancien porte-parole de Pierre Nkurunziza.

IV. Le réseau des citoyens probes, RCP, dénonce un langage divisionniste émis par les hautes autorités du pays, dans divers événements organisés par le Gouvernement. Dans son rapport du mois d’octobre sur les manifestations publiques, le RCP pointe du doigt le président de la République Pierre NKURUNZIZA dans ses séances baptisées « Moralisation de la société ».  Il l’accuse d’avoir proféré des messages de haine dans la province de Muyinga. Ici, le Vice-Président du RCP Gervais NIBIGIRA, relève d’autres cas et demande que ce genre de langage cesse.

V. La tragédie se poursuit chez les réfugiés burundais vivant en Tanzanie. Au camp de Nyarugusu, ils n’ont plus accès aux médicaments pour leurs soins. Selon des sources sur place, le centre de santé de la Croix Rouge, partenaire du HCR, qui les servait dit que le stock s’est vidé et qu’il cherche à se réapprovisionner. Mais les réfugiés craignent qu’il ne s’agisse plutôt d’une nouvelle mesure, qu’ils qualifient d’extrême, pour les rapatrier par la force. Les mêmes sources parlent d’une négligence de la Croix Rouge sous instigation des autorités tanzaniennes qui ne cessent de leur répéter de retourner au Burundi. Le camp de Nyarugusu abrite plus de cinquante-huit mille (58000) réfugiés burundais.

VI. Il n’y a aucun pays où des meurtres ne soient pas commis. Même à Kasulu, des gens sont tués. Propos de l’administrateur de la commune Kasulu, hier samedi, lorsque lui et le commissaire en charge des réfugiés en Tanzanie étaient en visite dans le camp de Nyarugusu. Cet administrateur de Kasulu, a dit ces mots quand il s’adressait aux réfugiés en leur disant qu’il n’y avait aucune raison de rester en Tanzanie, que le mieux pour eux étaient de rentrer au Burundi.

VII. Au moins 3 personnes ont été assassinées et 31 membres du parti de l’opposition CNL dans la province Ngozi ont été arrêtées arbitrairement au cours de cette semaine. Ces chiffres figurent dans le rapport hebdomadaire de SOS Torture Burundi. Selon Aimé KWIZERA, chargé de la communication au sein de cette organisation, depuis le mois de juillet, SOS Torture Burundi a déjà recensé plus de 70 cas d’assassinat dont les auteurs n’ont pas encore été identifiés. Les présumés auteurs de ces violations sont les forces de l’ordre et les jeunes IMBONERAKURE du parti au pouvoir le CNDD-FDD.

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