I. Le 21 juillet de chaque année marque la commémoration des massacres du camp de déplacés de Bugendana, en province de Gitega. Une effroyable tragédie qui date de 24 ans. En l’espace d’une nuit, au moins 648 personnes, toutes des tutsis, en majorité des femmes et des enfants ont péri, froidement tués par des rebelles du CNDD. Ce dernier a même revendiqué l’attaque.
II. 24 ans après, les auteurs des crimes des massacres de Bugendana courent toujours. Les rescapés de ces massacres dénoncent l’inertie de la justice alors que, de son côté, la Commission Vérité et Réconciliation considère certains évènements seulement, en en ignorant d’autres. Un de ces rescapés des massacres de Bugendana.
III. La commission vérité et réconciliation est au service du parti au pouvoir CNDD-FDD et son travail est un véritable handicap pour la réconciliation des Burundais. Vital Nshimirimana, président du Forum pour le renforcement de la société civile, FORSC, regrette que le président de la CVR n’ait jamais fait état des massacres de Bugendana, perpétrés par les rebelles du CNDD-FDD aujourd’hui au pouvoir. Selon Vital Nshimirimana, le gouvernement devrait restructurer cette commission dans le but d’aboutir un jour à une réconciliation réussie.
IV. L’Association de lutte contre le Génocide, AC Génocide Cirimoso du Canada rappelle à la communauté internationale la nécessité de rendre justice aux victimes des massacres de Bugendana. Selon Emmanuel NKURUNZIZA, son président, le gouvernement burundais veut chasser de force les déplacés et construire un aéroport à Bugendana dans le but d’effacer les preuves des crimes que le CNDD-FDD a commis.
V. Même son de cloche du côté de l’opposition. Pour Charles NDITIJE, président du parti UPRONA non reconnu par le pouvoir, par exemple, il n’y a aucun signe qui peut montrer que l’actuelle CVR se penchera un jour sur le massacre de Bugendana et d’autres crimes contre l’ethnie tutsi. Il indique qu’il est pessimiste du fait que la dynamique de la réconciliation n’est pas respectée, comme elle était conçue par les accords d’Arusha. Charles Nditije.
VI. C’est un fait qui a été occulté par d’autres événements depuis 25 ans. Il s’agit d’une attaque armée dans les enceintes du campus Kiriri. L’attaque a été menée dans la nuit du 20 au 21 juillet 1995 par le groupe rebelle naissant CNDD. Le groupe comprenait dans ses rangs d’anciens étudiants rescapés du massacre d’étudiants hutu le 11 Juin la même année. L’attaque a fait plusieurs victimes qui semblent classées aux oubliettes.
VII. C’est normal que la commission vérité réconciliation dise que les restes des victimes de différentes crises qu’a connues le Burundi appartiennent aux hutus tués en 1972. Car cette commission n’a ni les moyens, ni l’expertise requise pour accomplir sa mission. C’est le constat de Jeanine Nahigombeye, experte en résolution pacifique des conflits. Selon elle, cela conduit à ce que les gens ne soient pas d’accord sur le travail de la commission.