I. 21 octobre 1993 – 21 octobre 2021, voilà 28 ans jour pour jour, le président Melchior Ndadaye et ses proches collaborateurs étaient assassinés. Ce fut le déclenchement des massacres des tutsi et des hutu modérés. A Bujumbura, une messe en mémoire de feu président Melchior Ndadaye a été organisée à la cathédrale Régina Mundi. L’occasion pour le vicaire général de l’archidiocèse catholique de Bujumbura d’appeler les Burundais à l’unité et à la solidarité pour mettre fin au cycle de violence. Extrait de l’homélie de Monseigneur Anatole Ruberinyange.
II. Le vicaire général de l’archidiocèse catholique de Bujumbura a par ailleurs invité les Burundais à éviter les mauvaises pratiques. Selon Monseigneur Anatole Ruberinyange, le mal revient toujours à celui qui le fait.
III. Du côté du parti au pouvoir, l’on affirme marcher sur les pas du héros de la démocratie, dont on commémore aujourd’hui les 28 ans de l’assassinat. Le CNDD-FDD indique que son mot d’ordre est basé sur la préservation des principes démocratiques et le respect des droits de l’homme. Les propos sont de la porte-parole du parti présidentiel, Nancy Ninette Mutoni.
IV. Et pourtant, la démocratie que recherchait le président Melchior Ndadaye n’est pas encore arrivée au Burundi. C’est l’avis de Frédéric Bamvuginyumvira, qui fut membre du parti Sahwanya Frodebu. Selon lui, le chemin emprunté par le parti au pouvoir, le CNDD-FDD va au contraire conduire le Burundi dans un gouffre.
V. Souvenez-vous, le jour de l’assassinat de Melchior Ndadaye le 21 octobre 1993, fut aussi celui où plus de 80 élèves d’ethnies tutsi furent brûlés vifs à Kw’Ibubu, dans la localité de Kibimba en province de Gitega. Seuls 10 membres de l’association AC-Génocide CIRIMOSO ont été autorisés à aller se recueillir au mausolée de Kw’Ibubu. Cette association est loin d’être contente de cette limitation. Mais malgré cela, elle se dit plus que jamais déterminée dans la lutte contre le génocide. Térence Mushano, il est vice-président de l’association AC Génocide CIRIMOSO.
VI. L’organisation SOS Torture dénonce une justice sélective et partiale des juridictions burundaises, vingt huit ans après l’assassinat du président Ndadaye et les victimes de la barbarie humaine qui a suivi cet assassinat. Pour SOS torture, l’équité de la justice est fondamentale pour l’avenir du Burundi. Cette politique de deux poids-deux mesures de la justice burundaise sape les espoirs de la réconciliation du peuple burundais. C’est du moins le contenu de son bulletin numéro 39.
VII. Plus de deux cent quatre-vingt milles (280.000) jugements non exécutés trainent depuis des années devant les différents tribunaux du pays. Pour pallier à ce problème, le ministère de la justice a débuté ce mercredi dans la province de Gitega une campagne de remettre ces jugements en ordre. Selon Me Vital Nshimirimana, ancien président du syndicat des magistrats du Burundi, la corruption qui gangrène le secteur de la justice, est l’une des raisons de la non-exécution des jugements rendus.
VIII. Parlant justement de corruption dans le milieu carcéral, le fléau s’est carrément institutionnalisé dans les différentes prisons du sud du pays. Une situation qui exaspère les détenus et leurs familles. Par exemple, pour comparaitre devant les parquets ou pour être libéré après acquittement, les détenus doivent impérativement verser des pots-de-vin.
IX. Le maintien de la peine d’emprisonnement contre l’avocat Tony Germain Nkina est illégal. C’est l’analyse de la sous-commission européenne des droits de l’homme qui s’insurge contre la décision de la Cour d’appel de Ngozi. Dans un communiqué de presse publié ce jeudi, la présidente de cette sous-commission demande sa libération inconditionnelle et immédiate.