I. Nous sommes le 21 octobre, les Burundais commémorent l’assassinat de Melchior Ndadaye, le premier président démocratiquement élu. Le président Ndadaye a été tué le 21 octobre 1993, 3 mois après son accession au pouvoir. Il prônait la justice pour tous et le respect des droits de l’homme. Il a été assassiné en même temps que certains de ses proches collaborateurs. Il s’en est suivi des massacres sur plusieurs collines du pays le même jour pour venger sa mort. Extrait du discours qu’il a prononcé le jour de son investiture, le 10 juillet 1993.
II. Dans une homélie dite à l’occasion de cette commémoration, Monseigneur Anatole Ruberintwari, vicaire général de l’Archidiocèse de Bujumbura, a demandé au peuple burundais de sauvegarder l’unité. Selon lui, les obstacles à cette unité, sont la rancœur, l’égoïsme, la discrimination et les divisions de toutes formes.
III. Monseigneur Anatole Ruberintwari demande par ailleurs au Président de la République d’améliorer les conditions de vie des prisonniers. En ce qui concerne les réfugiés, il sollicite la création des conditions favorables au retour dans leur pays. Selon Monseigneur Anatole Ruberintwari, un parent digne de ce nom ne peut pas être tranquille quand ses enfants dorment sous des tentes.
IV. Les principes démocratiques prônés par Melchior Ndadaye sont loin d’être appliqués aujourd’hui au Burundi. Constat de Frédéric Bamvuginyumvira, président de la coalition politique de l’opposition, CFOR-Arusha. La tolérance, la liberté d’expression et la justice pour tous sont constamment foulées au pied.
V. Au niveau du fonctionnement des institutions, Frédéric Bamvuginyumvira déplore aussi un monopole du pouvoir par le CNDD-FDD et l’immixtion de ce parti dans les trois pouvoirs, l’exécutif, le législatif et le judiciaire.
VI. Alerte sur les mauvais traitements infligés à certains détenus de la prison centrale de Gitega. Le détenu surnommé général, représentant des détenus de la prison centrale de Gitega est accusé de maltraiter ses codétenus. Selon des sources sur place, il les fouille avant de les placer dans une cellule de correction où ils subissent des sévices.
VII. La prison à vie et une amende de 20 millions de francs burundais, c’est le jugement rendu par le tribunal de grande instance de Makamba contre Léonard Nahayo surnommé Muzayire. C’était dans un procès de flagrance le soir de ce jeudi. Léonard Nahayo a été condamné pour avoir tué son épouse Violette Minani, dans la nuit de lundi à mardi de cette semaine. Le couple avait récemment divorcé. L’auteur du crime avait fui vers la Tanzanie après avoir commis le meurtre. Il a été arrêté dans le district de Kibondo en Tanzanie le lendemain du crime avant d’être extradé par la police tanzanienne avant-hier mercredi. Une peine de 120 ans de prison sera ajoutée si le condamné ne paie pas cette amende.
VIII. Grogne chez les parents d’élèves de l’école fondamentale Kibezi II de la zone Kibezi en commune Mugamba, de la province Bururi. C’est suite à ce que ces parents qualifient de mauvaise gestion de leurs contributions par le directeur de cette école. Cela les révolte. Ils réclament la lumière sur la gestion de cet argent.
IX. Certains Burundais vivant au Sud Soudan tirent la sonnette d’alarme pour dénoncer un mauvais traitement qu’ils subissent de la part de l’autorité de ce pays, en complicité avec la représentation de la diaspora burundaise. Ces Burundais font partie de plus de 4000 burundais qui se trouvent au Sud Soudan à la quête de l’emploi. Leurs documents de voyage ont été saisis dès leur arrivée à l’aéroport de Juba. Le représentant de la diaspora burundaise de son côté indique qu’une bonne partie de ces Burundais n’a pas pu récupérer leur passeport parce qu’ils n’ont pas pu s’acquitter de toutes leurs obligations dans ce pays.
X. Une décision qui inquiète les réfugiés du camp de Nduta en Tanzanie. Il s’agit de l’interdiction d’entretenir des jardins potagers à l’intérieur du camp. Les responsables du camp l’ont annoncé ce vendredi. Pour les réfugiés, cette mesure s’ajoute à d’autres mesures restrictives déjà prises par les mêmes autorités pour les forcer à rentrer au Burundi. Ils sollicitent l’intervention du HCR pour trouver une solution à cette situation.