Edition quotidienne

Journal du 30 déc 2021

Publié le 30 décembre 2021 par Rédaction
I. C’est le Burundi lui-même qui doit qualifier et traiter le crime de génocide commis au Burundi et non la communauté internationale. C’est le chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye qui l’a dit ce mercredi, lors d’une conférence publique qu’il a animée. Il répondait ainsi à la question de savoir si la CVR est habilitée ou non à qualifier les massacres de 1972 de crimes de génocide.
II. Eh bien, le président a tout faut ! Car seuls des organes internationaux ont la prérogative de qualifier les crimes de droit international commis au Burundi avant 2003. C’est ce que spécifie le juriste Emmanuel Nkengurutse, ancien sénateur, il intervient après que le président Evariste Ndayishimiye ait indiqué que le Burundi est compétent pour qualifier les crimes commis au Burundi. Cet avocat indique que la CVR a travaillé pour les intérêts exclusifs et sectaires du parti au pouvoir en qualifiant les crimes de 1972-1973 de génocide contre les Hutu.
III. Les propos du président de la République s’inscrivent dans une logique de mettre fin à l’Accord d’Arusha. C’est par ces mots que Frédéric Bamvuginyumvira, Vice-président de la République de la transition issue justement de cet Accord, fustige la position d’Evariste Ndayishimiye qui fait fi des Nations Unies dans la qualification des crimes. Selon Frédéric Bamvuginyumvira, Arusha avait apporté des solutions à tous ces problèmes.
IV. Selon Frédéric Bamvuginyumvira, si la CVR dévie de son objectif, le parti CNDD-FDD sera alors juge et partie.
V. L’attitude du président de la République fait reculer le métier de journalisme. L’Union burundaise des journalistes déplore ainsi la réaction d’Evariste Ndayishimiye sur une question d’un journaliste, à propos de l’inhumation des détenus victimes du récent incendie qui a ravagé la prison centrale de Gitega.  Le président de la République n’avait, en effet, pas trouvé mieux que de lui répondre sur un ton menaçant.
VI. Pour reparler d’Innocent Barutwanayo, mort torturé par des agents du Service national des renseignements à Kayanza depuis plus d’un mois, il n’a toujours pas été inhumé. Son corps se trouve toujours dans la morgue de l’hôpital prince Louis Rwagasore. Innocent Barutwanayo était membre du parti CNL en commune Matongo de la province Kayanza. Les proches de sa famille exigent la poursuite des auteurs de son assassinat et la vérité sur ce crime.

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