Politique

Karusi : L’invivable quotidien des membres du CNL à Shombo

Publié le 1 septembre 2021 par Rédaction

La grogne monte de plus belle chez les militants du parti de l’opposition CNL en commune Shombo de la province Karusi, au centre est du pays. Neuf de leurs membres sont incarcérés au cachot de cette commune. Une détention qu’ils qualifient d’arbitraire. A cela s’ajoutent des actes de provocation de la part des jeunes affiliés au parti au pouvoir CNDD-FDD. Ces derniers dénoncent une persécution institutionnalisée. 

Les militants du parti CNL à Shombo alertent sur une situation de plus en plus préoccupante. Selon ces militants, l’administrateur communal et les Imbonerakure se livrent depuis un certain temps à des actes de harcèlement à leur endroit.

« Le 21 août, trois membres du parti CNL qui ont loué leur maison au parti ont été arrêtés. La destruction de leur maison était l’une des conditions de leur libération, mais ils ne se sont pas pliés à cette exigence. Par contre, Ils ont accepté de payer 15 000 francs burundais chacun pour recouvrer la liberté. Le responsable des Imbonerakure les a accusés de n’avoir pas participé aux travaux communautaires. Le 27, un groupe d’Imbonerakure s’est introduit dans le domicile d’un membre du CNL, c’était aux environs de 22 heures. Ils ont alors renversé le pot contenant de la bière de banane qui était destinée à une cérémonie de mariage. Le lendemain, cinq autres membres du CNL ont été appréhendés. On les a accusés d’avoir passé à tabac le chef du ménage assailli la veille au soir par les mêmes Imbonerakure », a égrené un membre du CNL.

L’espoir de retrouver la tranquillité s’effrite chez les partisans d’Agathon Rwasa, principal opposant. La raison selon eux, est l’implication de l’autorité communale dans ces actes.

« Le 28 août dernier, cinq militants du CNL ont été arrêtés lors d’une réunion tenue par l’administrateur communal à l’intention de la population de la colline Gaharo. Le mobile n’a pas été communiqué. La chasse aux militants du CNL continue et ce n’est pas de sitôt que cela va se terminer parce que ce sont ceux qui devaient la faire cesser qui alimentent cette insécurité à notre endroit », s’est plaint un autre militant du CNL.

A ce sujet, nous avons essayé de joindre par téléphone l’administrateur de Shombo Pierre Nizigiyimana pour qu’il donne sa version des faits, mais sans succès. De son côté, le responsable des Imbonerakure dans la même commune, balaie d’un revers de main toutes les accusations portées contre lui et les membres de cette ligue des jeunes du parti au pouvoir. « Je ne sais pas de quoi vous parlez. Ils racontent des mensonges, cela ne s’est jamais passé, sinon je serais au courant », a-t-il tonné.

Les militants du CNDD-FDD à Shombo n’en sont pas à leur premier coup. Le 20 août, ils ont endommagé plus de 4 mille briques destinées à la construction d’une permanence du CNL à Gaharo, c’est dans la même commune de Shombo.

Contacté par la radio Inzamba au moment des faits, le représentant du CNDD-FDD dans cette commune, Désiré Ndahabonimana, a dit ne pas souhaiter réagir.

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