Le scandale a poussé à une exceptionnelle troisième délibération au lycée communal de Karunyinya de la commune Muruta en province de Kayanza. La séance a eu lieu mercredi dernier à douze jours de la rentrée des classes pour l’année scolaire 2021-2022 dans les écoles publiques. La décision a été prise par la direction communale de Muruta. En cause : une plainte concernant des cas de corruption dans l’octroi des points à certains élèves à la fin de l’année scolaire 2020-2021.
Des enseignants du lycée communal Karunyinya ont monnayé les points et ont harcelé sexuellement des élèves de cette école. Des sources sur place précisent que ces révélations ont été faites par des élèves qui sont allés se plaindre à la direction de l’éducation en commune Muruta. Ces derniers ont affirmé que certains de leurs camarades avaient avancé de classe sans l’avoir mérité.
Une enquête a immédiatement été diligentée par la DCE et la direction de l’enseignement en province Kayanza, et les enseignants, interrogés, ont eux aussi confirmé les faits. C’est ce qui a motivé la mesure de procéder à une troisième délibération, selon une source au sein des enseignants. Pour le moment, l’enquête continue sur les enseignants soupçonnés d’être impliqués dans cette corruption.
A ce sujet, Eulalie Nibizi, activiste du droit à l’éducation, salue la manière dont les autorités scolaires de Muruta et Kayanza l’ont traité.
« Ces responsables scolaires sont à féliciter. Ils peuvent même servir de modèle à d’autres écoles. Quand les élèves constatent qu’il y a une fraude, c’est toujours conseillé, c’est même une exigence de mener une enquête, d’établir les responsabilités et de sanctionner les responsables directs. Sanctionner et de manière sévère ces professeurs qui sont coupables mais aussi de rassurer les enfants, les encourager à toujours être vigilants et dénoncer toute forme de trafic de résultats », appelle Eulalie Nibizi.
La rédaction de la radio Inzamba a joint par téléphone Nicolas Nzeyimana, directeur communal de l’éducation à Muruta pour qu’il nous donne plus d’éclaircissements sur ce dossier, mais après avoir appris qui nous étions, il nous a raccrochés au nez.
A préciser qu’une situation pareille s’était produite au lycée technique communal de Kayanza au cours de l’année scolaire 2019-2020. A l’époque, quatre enseignants avaient été frappés d’une mesure de suspension de trois mois.