Deux membres du parti CNL en commune Bwambarangwe de la province Kirundo sont en garde à vue depuis vendredi de la semaine dernière. L’un d’eux est le chef de colline Mukenke. Il est accusé d’avoir pris des photos dans des festivités du CNDD-FDD auxquelles il avait été invité.
Ces deux personnes arrêtées sont Adrien Nayubusa, surnommé Mukizwa, chef de colline Mukenke et Jean-Marie Nsengiyumva. Ils tous les deux membres du parti Congrès National pour la Liberté, CNL. Ils ont été arrêtés vendredi de la semaine dernière. Adrien Nayubusa est accusé d’avoir pris des photos avec son téléphone portable au cours des cérémonies marquant la semaine du combattant du parti au pouvoir célébrée la veille à Mukenke.
« Notre administratif a été invité dans les cérémonies de la semaine du combattant jeudi le 18. Les cérémonies étaient organisées par le parti au pouvoir le CNDD-FDD. Nous avons d’abord été étonnés d’entendre que son téléphone a été saisi par un Imbonerakure. Le lendemain, quand il est allé pour réclamer son appareil, les policiers ont immédiatement procédé à son arrestation sur l’accusation d’avoir pris des photos lors de ces cérémonies. Est-ce que c’est interdit de prendre des photos dans les festivités alors qu’il n’y avait pas de notification à l’avance que la prise des photos était interdite ? » s’interroge, interloqué, un habitant de la colline Mukenke.
Mais selon des informations que la Radio Inzamba détient des sources à Mukenke, la raison serait toute autre. Il s’agirait plutôt de l’allocution d’Adrien Nayubusa qui n’a pas plu aux membres du CNDD-FDD qui s’attendaient à ce qu’il déclare qu’il adhère au parti CNDD-FDD. En lieu et place, il aurait dit que ce n’est pas son intention, mais que sa présence dans ces cérémonies s’explique par le simple fait que ces cérémonies se déroulaient dans une localité qui est sous son autorité.
Après les festivités, son téléphone lui a été carrément arraché par un Imbonerakure de la localité, indiquent des témoins.
« Si nous essayons d’analyser les faits, ils sont en train d’orchestrer un montage contre sa personne. Ils ont gardé une dent contre lui parce qu’il a été élu sur cette colline, alors qu’il n’est pas membre du CNDD-FDD. Quant à Jean-Marie Nsengiyumva, il lui est reproché d’avoir envoyé un message au chef de colline dans un groupe WhatsApp dont ils sont tous membres, et qu’il aurait calomnié les autorités, en disant que c’est un Etat destructeur au lieu de louer le gouvernement laborieux et bienveillant. Nous demandons leur libération inconditionnelle car ils ne sont poursuivis que pour leur appartenance au parti CNL », s’insurge un membre du même parti d’Agathon Rwasa.
Selon toujours des sources à Mukenke, les deux prévenus ont été transférés au cachot du parquet de Kirundo ce mardi.
La rédaction de la radio Inzamba Agateka Kawe a tenté de joindre par téléphone Albert Hatungimana, gouverneur de la province Kirundo, pour plus d’éclaircissements sur les faits, mais en vain.
Photo Illustration : © SOS Médias Burundi
