Quatre ans après la suspension de la radio Bonesha FM, le Conseil national de la communication vient d’annoncer la levée des sanctions contre le média. La déclaration a été faite ce lundi dans un point de presse organisé par le CNC. Mais pour le représentant légal de l’Association Radio Sans Frontières, cette procédure est illégale.
« Le bureau exécutif du Conseil national de la communication a pris la décision de lever le retrait d’exploitation à la radio RSF Bonesha FM ». C’est en ces termes que Nestor Bankumunzi, président du CNC, a annoncé la nouvelle. Il a indiqué que « les responsables de la radio Bonesha FM ont signé un acte d’engagement », comme condition de la mise en application de cette mesure, sans toutefois préciser le contenu de l’engagement.
Du côté du nouveau directeur de la radio Bonesha FM, Léon Masengo, c’est la satisfaction. Toutefois, il indique que les défis sont multiples pour pouvoir démarrer les activités. « C’est une bonne occasion d’exprimer nos remerciements au président de la République, Evariste Ndayishimiye qui a compris que les personnes lésées doivent être rétablies dans leurs droits, après cinq ans de patience. C’est une grande joie de renouer avec nos auditeurs. Nous allons faire face à de sérieux défis notamment d’ordre financier, mais nous espérons que le président qui nous a accordé cette autorisation va aussi nous aider à faire face à tous ces problèmes », a-t-il réagi.
« Un acte illégal »
Le représentant légal de l’Association Radio sans frontières au moment de la destruction de cette radio en 2015, Adrien Nihorimbere, dénonce l’illégalité des nouveaux responsables de la radio. « La demande faite au CNC est somme toute logique, mais c’est juste un canular puisque le vrai directeur de Bonesha n’a jamais reçu d’invitation. Nous avons entendu par la voie des ondes qu’une autre personne a été invitée. Pourtant, toutes les institutions du pays : le CNC, le Chef de l’Etat, et même les auditeurs, connaissent le directeur de cette radio », s’est-il indigné. Adrien Nihorimbere se dit d’autant plus surpris qu’ils n’ont « jamais été consultés ». « Nous considérons que cette personne est un opportuniste qui veut pêcher dans les eaux troubles, parce que nous disposons de procédures claires pour nommer les responsables de notre média. Les journalistes qui sont en exil ne sont pas partis de leur propre gré. Par contre je me demande si, pour celui qui veut remplacer le directeur, il ne serait pas mieux de commencer une autre radio », finit par suggérer Adrien Nihorimbere.
Les médias RPA, Radiotélévision Renaissance, Voie de l’Amérique et la BBC, eux, restent fermés. Mais le président du CNC a conclu la réunion en disant que les « pourparlers se poursuivent avec les autres médias ». Néanmoins, Nestor Bankumukunzi n’a pas dit de quels médias il s’agit.
