Réfugiés

La vie devient infernale pour les réfugiés burundais du camp de Dzaleka au Malawi

Publié le 14 mai 2022 par Rédaction

C’est de plus en plus difficile de vivre pour les réfugiés burundais du camp de Dzaleka au Malawi. Ils disent qu’ils viennent de passer deux mois sans recevoir l’assistance alimentaire de la part du HCR. Et encore, ils devaient se contenter d’un équivalent de 6 dollars américains par mois. Ils demandent au HCR de résoudre ce problème.  

Les réfugiés du camp de Dzaleka n’ont plus qu’un mot à la bouche : la faim. Et pour cause : le Haut-commissariat pour les réfugiés ne les assiste plus depuis deux mois. Ils ne perçoivent dont plus les 5 000 kwacha malawiens, c’est-à-dire 6 dollars américains, qui leur étaient versés chaque mois. Une situation selon eux regrettable, même si, avec une telle somme, il leur était impossible de joindre les deux bouts du mois. Pour eux, c’était mieux que rien.

« Nous n’avons rien reçu les mois d’avril et mai. Quand nous allons demander pourquoi, ils répondent qu’eux aussi n’en savent rien. Habituellement, on nous donne de l’argent. Chacun reçoit 5 000 kwacha par mois. Ils ne suffisent pas parce qu’avec cette somme, on ne peut pas aller au-delà de 10 jours, surtout que les prix des denrées alimentaires ont augmenté. Par exemple un kilo de farine de manioc coûte 500 Kwacha. Un kilo de haricot coûte 1000 Kwacha. Il faut ajouter à cela des condiments dont le sel et autres, sans oublier les combustibles qui sont rares ici. Vous comprenez que tenir même pendant dix jours est un vrai défi. En un mot, à vrai dire, nous crevons de faim ici au camp », explique un des réfugiés, père de quatre enfants.

Ils réclament à cor et à cri l’intervention rapide du HCR, avant que le pire ne se produise, surtout que des cas de vol commencent à se manifester dans le camp.

« Nous demandons aux Nations unies, puisqu’on nous dit qu’il n’y a pas de nourriture, de nous donner au moins à temps les 5 000 kwacha, pour qu’on puisse résister ne fût-ce que pendant une semaine. A cause de la faim, des cas de vol s’observent ici au camp. C’est inhabituel, et cela peut dégénérer. En plus il nous est interdit d’aller en dehors du camp pour chercher du boulot. Il faut qu’on résolve le problème, sinon nous allons mourir de faim », alerte un autre réfugié.

La rédaction de la radio Inzamba a tenté de joindre par téléphone le représentant du HCR au camp de Dzaleka, pour qu’il donne plus de lumière par rapport à ce problème qui hante les réfugiés, son appareil sonnait, mais il ne décrochait pas.

Un problème qui se généralise dans les camps abritant des réfugiés burundais

Le manque de vivres s’observe presque dans tous les camps de réfugiés burundais ces derniers temps. C’est le constat fait par la Coalition burundaise des défenseurs des droits humains vivant dans les camps de réfugiés (CBDH-VICAR). Léopold Sharangabo, vice-président de cette coalition, appelle le HCR à plaider pour la fin du calvaire des réfugiés burundais vivant dans les camps.

« Le problème de la crise alimentaire est commun à presque tous les camps de réfugiés burundais. Il y a des réfugiés qui passent deux mois, voire plus, sans recevoir leur ration, comme le cas de ceux de Dzaleka. Il y en a qui reçoivent cette ration à temps, mais elle est très minime. Elle est trop insuffisante. Il y a même des réfugiés qui ne reçoivent rien. On leur dit qu’ils peuvent se nourrir eux-mêmes. Nous avons beaucoup plaidé pour eux, pour qu’ils continuent à survivre, mais en vain. Nous voudrions demander encore au HCR de mener un plaidoyer pour ces réfugiés auprès de ses partenaires, pour que ces réfugiés puissent être accompagnés dans cette situation. Nous exhortons la communauté internationale et les pays partenaires du HCR de ne pas laisser ces réfugiés à leur triste sort, surtout pendant cette période de la hausse des prix », plaide Léopold Sharangabo, vice-président de la CBDH-VICAR.

 

Photo Illustration :©WFP/Badre Bahaji

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