Grogne des rapatriés face à des promesses qu’ils qualifient de non tenues. Cela fait une année que certains d’entre eux sont rentrés. Ils affirment que les autorités locales leur avaient promis de les aider à se réintégrer dans la communauté mais que cela n’a pas été fait. Ils sollicitent de l’aide pour qu’ils puissent s’autodévelopper.
Ils sont nombreux, et à travers le pays, les rapatriés qui disent avoir nourri des espoirs qui ont finalement été déçus. C’est le cas chez ce rapatrié de la province Bubanza qui espérait retrouver une vie normale à son retour au bercail. Il regrette que tout ce qui avait été promis aux rapatriés n’ait finalement été qu’un slogan.
« Cela fait une année que je suis rentré. Aucune promesse n’a été tenue. Ils nous avaient promis des tôles mais nous n’en avons pas reçu. Ils nous avaient demandé de construire des maisons et qu’ils nous donneraient des tôles. L’une de ces maisons s’est écroulée faute de tôles. A son retour, un rapatrié est totalement démuni. Il devrait être appuyé. Nous demandons au gouvernement de privilégier les rapatriés quand il octroie des aides, parce qu’un rapatrié qui n’a rien pense à retourner en exil », lance-t-il.
Même son de cloche chez cet autre rapatrié de la province Rumonge. Il lance un cri d’alarme à l’endroit des plus hautes autorités burundaises.
« Nous avons passé six ans en exil, et quand nous sommes rentrés, nous n’avons rien trouvé de ce que nous avions laissé. Nous sollicitons donc une aide d’urgence pour que les rapatriés ne continuent pas de mourir de faim. A notre retour au pays, nous nous sommes sentis comme des orphelins dont personne ne se soucie ».
Selon ce même rapatrié, de nombreux autres Burundais qui étaient rentrés d’exil ont pris la décision de fuir à nouveau à cause de l’insécurité et la misère dont ils étaient victimes.
A noter que le président Evariste Ndayishimiye n’a de cesse de se réjouir d’un retour de réfugiés qu’il dit « massif » et de la manière dont ils sont accueillis et traités dans la communauté. C’était notamment le cas dans son dernier discours à la Nation à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance du Burundi.