Droits de l'Homme

L’identité des militaires burundais tués sommairement par la FDNB se dévoile petit à petit

Publié le 12 février 2022 par Rédaction

Il s’agit du nom du  troisième militaire parmi ceux qui ont été exécutés pour avoir refusé d’aller combattre en RDC. C’est le caporal chef Jean de Dieu Sinzinkayo. D’autres militaires fustigent cet acte qu’ils qualifient d’ignoble, et réclament des enquêtes minutieuses et indépendantes pour traduire en justice les coupables et les commanditaires.

Ainsi, la 3e victime du massacre délibéré de la Rusizi vient d’être identifiée. Le caporal chef Jean de Dieu Sinzinkayo était du 112e bataillon, camp Cibitoke, précisent les sources de la radio Inzamba Agateka Kawe. Son corps a été repêché en état de décomposition avancé au niveau de Gatumba. Il est originaire de la commune Mukike en province de Bujumbura. Les militaires qui connaissaient la victime déplorent l’incident.

« L’incident qui a eu lieu à la rivière Rusizi, c’est un message très fort, qui est adressé aux militaires qui travaillent professionnellement. C’est un crime grave qui n’était jamais arrivé au point que des frères d’arme s’entretuent. Ils devraient être conscients que même ceux qu’ils vont pourchasser sont des Burundais. Ils devraient aussi se rappeler qu’à l’époque du président Buyoya, il avait juré qu’il ne négociera pas avec des criminels. Des combats intenses ont eu lieu, et ont emporté des vies humaines. Mais en fin de compte, il a fini par négocier et ceux avec qui il a négocié sont ceux-là mêmes qui sont aujourd’hui au pouvoir. Qu’ils soient conscients que ceux qu’ils combattent sont des Burundais dont ils se foutent de l’avenir, mais qu’ils n’arriveront jamais à les exterminer tous », met en garde un militaire du 112e bataillon, au camp Cibitoke.

Ces autres militaires prônent le professionnalisme et demandent au commandement de traduire en justice les coupables.

« Après la pluie, c’est le beau temps, même le déluge de Noé a pris fin. Même les exécutants de ce massacre ne devraient pas être tranquilles après avoir tué des fils de la nation. S’ils le font encore demain, cela pourrait tourner autrement et se retourner contre eux. C’est ce message que je donne à tout militaire qui travaille pour la nation et non à ceux qui œuvrent pour leurs intérêts ou pour un parti politique. Mais quoi qu’il en soit, il faut des enquêtes indépendantes, pour que ceux qui l’ont fait en répondent devant la justice », lance un autre militaire.

Les mêmes sources font savoir que la famille a été informée de la mort de Jean de Dieu Sinzinkayo comme étant un parmi d’autres corps de militaires victimes d’une noyade. D’après ces sources, l’armée elle-même admet qu’il y a sept corps dans des cercueils au Camp DCA (Défense contre avions) passive dit Guantanamo, qui dispose de conteneurs frigorifiques laissés sur place par le contingent sud-africain de la mission des Nations Unies au Burundi.

Pourtant, il y a trois semaines, Alain Tribert Mutabazi, le ministre de la Défense nationale, à travers un communiqué, a nié la présence de soldats burundais en République Démocratique du Congo. Malgré cette dénégation, la rédaction de la Radio Inzamba Agateka Kawe a encore une fois essayé de joindre par téléphone le colonel Floribert Biyereke, porte-parole de l’armée burundaise, pour qu’il puisse éclairer l’opinion sur ces révélations des militaires, son téléphone sonnait, mais il ne décrochait pas.

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