Politique

L’intolérance contre le parti CNL toujours plus grandissante

Publié le 22 juillet 2021 par Rédaction

Agression physique sur un militant du parti CNL à Bugenyuzi en province Karusi. La victime est hospitalisée depuis lundi 19 juillet. Selon d’autres membres de ce parti, il avait été battu la veille par le chef de la colline Muyange et le responsable des Imbonerakure de la même colline.

Emmanuel, la trentaine, ne s’est pas encore remis des coups reçus dimanche dernier,  comme l’affirment d’autres militants du parti de l’opposition CNL à Bugenyuzi. Il a été passé à tabac aux environs de 21 heures sur la colline Muyange. Selon un témoin : « Il intervenait pour demander ce qui se passait lors d’une dispute entre deux groupes de personnes. Le chef collinaire et le responsable des Imbonerakure sur cette colline s’en sont alors pris à lui et l’ont roué de coups ».

Pour les militants du CNL, il n’y a pas de doute, Emmanuel a été victime de son appartenance au parti CNL. Ils demandent des sanctions à l’endroit de ses agresseurs. « Les agissements de ces responsables sont à bannir. Nous demandons d’ailleurs qu’ils soient punis conformément à la loi. Cela favoriserait une bonne cohabitation », a plaidé un partisan de ce parti.

De son côté, le chef de la colline Muyange a éclaté d’un rire cynique quand la rédaction de la radio Inzamba lui a posé la question sur son implication, avant de nier l’allégation et de charger Emmanuel. « Il dit que c’est moi qui l’ai rossé ? Yayayaya (rire cynique). C’est plutôt lui qui les a agressés. Ils n’ont fait que se défendre. Qu’on soit de l’UPRONA, du CNDD-FDD ou du CNL, quand on commet une infraction, l’appartenance à un parti politique ne devrait pas servir de prétexte pour ne pas être puni », a-t-il dit.

La rédaction a tenté de joindre le représentant des jeunes du CNDD-FDD à Muyange, mais sans succès. Quant au porte-parole de la police, il n’était pas joignable sur son portable.

Mais les membres du CNL subissent encore pire

Outre les agressions physiques, des organisations burundaises de défense des droits de l’homme en exil ne cessent de dénoncer d’autres abus dont sont victimes les membres du CNL, parmi lesquels des assassinats, des arrestations arbitraires et des disparitions forcées. Juste deux cas les plus récents. L’enlèvement d’un coiffeur de la commune Kayokwe en province Mwaro jeudi dernier. Et puis le représentant communal du parti CNL en  commune Mutimbuzi de la province Bujumbura, enlevé le 9 juillet dernier par des hommes en tenue militaire à Bujumbura est toujours porté disparu.

Ces personnes qui disparaissent aujourd’hui et celles disparues depuis longtemps, noms, adresses et preuves à l’appui, ont pourtant été qualifiées de criminels qui vont se cacher au Rwanda par le président Evariste Ndayishimiye, dans une interview récemment accordée à la radio RFI. Des propos qui ont révolté Agathon Rwasa, président du CNL, qui s’est également exprimé à travers la même radio.

« Tout citoyen a droit à un procès équitable devant les juridictions compétentes. Or, tous ceux qui disparaissent ne comparaissent nulle part. Ils sont arrêtés, qui au grand jour, qui dans des circonstances obscures, et par des personnes non habilitées et on ne les retrouve plus. Donc dire que ce sont des criminels alors que la culpabilité n’a pas été établie par une cour ou un tribunal, c’est  quand même révoltant », a dit Agathon Rwasa.

Dans un communiqué publié par le CNL le 13 juillet, le parti affirme avoir soumis certains de ces cas à la Commission nationale indépendante des droits de l’homme. Contacté à ce sujet, le président de la CNIDH a refusé de répondre aux questions de la radio Inzamba au téléphone.

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