Des irrégularités récurrentes dans la distribution du carburant en province Makamba sont signalées. L’on parle notamment du rôle troublant des forces de l’ordre. Les consommateurs demandent aux autorités administratives de prendre des mesures pour prévenir toute spéculation sur les produits pétroliers.

Après près d’un mois de pénurie d’essence dans les stations-service de la capitale de la province de Makamba, seule une station a pu en distribuer le vendredi 30 juin.

De nombreuses irrégularités ont été observées. Selon des témoins sur place, des vendeurs ambulants de carburant étaient servis en priorité. Certains ont rempli plusieurs bidons d’essence, avec la complicité des policiers chargés de superviser cette distribution. D’autres ont approvisionné leurs motos à plusieurs reprises pour les vider aussitôt, avant de revenir se réapprovisionner.

Ces motos ont été favorisées, dépassant celles des autres usagers qui faisaient la queue devant cette station, parfois sous escorte des policiers ou même conduites par ces derniers afin d’éviter les protestations des autres clients en attente, selon les mêmes témoins.

La situation s’est poursuivie jusqu’à l’arrivée du responsable du SNR (Service national des Renseignements) de la province Makamba et du commissaire provincial, mais leur intervention était tardive, car le carburant était presque épuisé, sans avoir servi la quasi-totalité des motos et des véhicules qui étaient alignés devant la station depuis la veille, pour la plupart.

Les usagers des produits pétroliers affirment que cette situation se répète à chaque approvisionnement des stations.

Ils expliquent que pour être servis rapidement et éviter les contraintes, les policiers leur exigent des pots-de-vin allant de 5000 à 10 000 francs. Certains policiers procèdent également à la revente du carburant.

Ils donnent l’exemple du commissaire Moïse Arakaza, surnommé Nyeganyega. Au cours de la distribution, celui-ci se fait servir un minimum de 5 bidons qu’il ramène chez lui à Muyange, dans la commune Nyanza-lac.

Ces usagers de produits pétroliers appellent les autorités administratives à sévir contre les auteurs de la surenchère sur ces produits.

Cette pratique s’observe alors que le commerce de carburant sur les marchés noirs est interdit depuis un certain temps afin de lutter contre les spéculations dans les stations. Des motocyclistes pris en flagrant délit ont été arrêtés par la police en début de semaine dernière sur le parking de Makamba.

La traque des revendeurs du carburant s’est étendue dans les autres communes de la province de Makamba. Au total, cinq personnes avaient déjà été arrêtées dans la seule commune Nyanza-lac.

Des sources policières indiquent que de nombreux vendeurs ambulants de carburant ont également été appréhendés dimanche dans la commune de Kayogoro.

Les mêmes sources font savoir que tous ceux qui ont été arrêtés seront bientôt jugés en flagrance, afin de mettre fin à ces spéculations.

Photo Illustration : © SOS Médias Burundi