Remis du Covid-19, ils témoignent sur le mauvais traitement des personnes testées positives par les services de la santé publique. Et le moins que l’on puisse dire est que ceux que la radio Inzamba a rencontrés à Muramvya sont en colère contre les infirmiers. Ils reprochent à ces derniers de ne pas assurer le suivi des malades confinés chez eux. De leur côté, les infirmiers du district sanitaire de Muramvya indiquent qu’il y va plus de la responsabilité de ceux qui souffrent du Covid-19 eux-mêmes.

La province de Muramvya est l’un des districts sanitaires qui regorge de cas positifs au Covid-19, à l’instar d’autres provinces du pays. Les personnes qui se sont remises du virus grognent contre le traitement réservé aux gens infectés.

« Quand on va se faire dépister, on est bien reçu, mais ça se complique en cas de test positif. Moi je ne sais pas pourquoi, il faut peut-être demander au gouvernement, mais la réalité est que nous ne sommes pas bien traités. On nous appelle sur téléphone pour faire le suivi, on ne sait pas si ce sont les progrès de la technologie, mais ça se limite par-là. On demande que le gouvernement y mette plus d’efforts et de moyens pour que la population reçoive de meilleurs soins de santé », appelle un monsieur, la quarantaine, qui vient à peine de se rétablir.

Mais les plaintes se font également entendre chez les personnes qui vont chercher les traitements à l’hôpital. En plus des médicaments qui font défaut, ils déplorent également le confinement des malades dans les hôpitaux sans aucun traitement spécifique pour eux.

« Moi je parle de mon cas, arrivé à l’hôpital, il faut premièrement que les services soient rapides. Mais quand on y va dans l’après-midi, tu ne trouves pas de médecin pour te consulter. On dit que les consultations pour le Covid-19 sont programmées pour l’avant-midi. C’est ce que j’ai vu. Autre chose, il n’y a pas de médicaments. Beaucoup s’approvisionnent chez des privés, parce que dans les hôpitaux publics, il n’y en a pas. Il faut que le ministre garde un œil sur le travail des médecins pour voir si réellement ils font le suivi des malades, de même pour d’autres cas de maladies. C’est absurde, parfois nous allons prendre nos enfants qui sont dans des écoles à internats pour les emmener à la maison, au lieu de les laisser confinés à l’hôpital, et laissés à eux-mêmes. Moi ça m’est arrivé, il est toujours là. Il n’y a pas de médicaments », se plaint une dame.

Qu’en dit le personnel soignant ?

Frédéric Ndikuriyo est infirmier dans l’un des hôpitaux du chef-lieu de Muramvya. Il dit que toute personne a droit au test de dépistage, et des cas positifs sont selon lui, traités conformément aux règles du ministère de la santé publique.

« Une fois arrivé à l’hôpital, on vous soumet à des examens pour un dépistage des cas de maladies possibles. En cas de test positif au Covid-19, on vous donne des calmants, et quand vous en prenez régulièrement, vous pouvez guérir. Moi je crois qu’il n’y a pas eu de malade qui n’a pas été traité. Lorsque le Covid-19 a été déclaré, c’est là où l’on avait peur. Maintenant quand on regarde le comportement de la population, on voit qu’elle n’est pas intéressée à la prévention, mais c’est une maladie qui peut se guérir quand elle est bien traitée »,

Il faut signaler que le dernier rapport de ce 28 septembre du ministère de la Santé montre que sur 145 personnes dépistées au cours de ces deux dernières semaines dans le district sanitaire de Muramvya, 7 sont positifs au Covid-19, soit près de 5% des personnes testées.