Politique

Ndakugarika : Eternel sous-fifre dédié aux sales coups

Publié le 11 septembre 2022 par Rédaction

Ndakugarika, « je te tue! » en français. C’est le surnom que le nouveau Premier ministre burundais Gervais Ndirakobuca, porte depuis le temps du maquis. L’homme qui gère désormais la primature a été quelqu’un de l’ombre depuis l’accès au pouvoir de son parti le CNDD-FDD en 2005. Ses amis du maquis le qualifiaient d’être plus un homme d’exécution des ordres pris par la hiérarchie qu’un stratège planificateur. Homme des sales besognes.

C’est dans cette optique que Gervais Ndirakobuca a toujours occupé des postes d’adjoint successivement à la Police nationale, au Service national des renseignements, et à la présidence de la République comme chef de cabinet chargé des questions de la police.

Fin 2014, treize généraux issus de l’ancien mouvement rebelle, le CNDD-FDD, dont Ndirakobuca, signent une pétition demandant au président d’alors Pierre Nkurunziza d’écarter les généraux Adolphe Nshimirimana et Alain-Guillaume Bunyoni, pour la bonne marche de leur système. Selon nos sources au sein de ce groupe, Ndirakobuca jouait un jeu double. Néanmoins, il joue un rôle clé dans la répression des manifestants contre le 3e mandat de Pierre Nkurunziza.

Pierre Nkurunziza va faire recours à Gervais Ndirakobuca en 2019, pour qu’il l’aide à imposer Pascal Nyabenda comme son successeur. Mais l’homme de main se heurte à une résistance farouche des généraux qui étaient hostiles à être dirigés par quelqu’un qui n’a pas fait le maquis.

« Ôte-toi que je m’y mette »

Comme formateur du gouvernement, selon la Constitution, quand il devient Premier ministre, Alain-Guillaume Bunyoni lui propose d’entrer dans son Gouvernement avec un méga ministère. Objectif : faire de lui son allié, surtout qu’il reste seul dans le cercle des fameux généraux, après la mort d’Adolphe Nshimirimana et de Pierre Nkurunziza.

Fidèle à sa stratégie de toujours se ranger dans le camp des plus forts, Ndirakobuca vient de trahir son mentor Bunyoni dont il occupe désormais sa place. Mais plus d’un observateur, jusque dans son propre entourage, estime que ce n’est surtout pas l’homme qu’il faut à la primature burundaise pour deux raisons : d’abord pour ses lacunes dans la capacité de planifier, ensuite et surtout, Ndakugarika traîne trop de casseroles.

 

 

Photo Illustration : ©RTNB

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