Justice

New York : La posture du mensonge adoptée par Evariste Ndayishimiye à l’AG des Nations Unies

Publié le 25 septembre 2021 par Rédaction

L’indépendance de la magistrature et une justice de proximité pour garantir une justice sociale sont une réalité au Burundi. Le président de la République l’a affirmé ce jeudi à la tribune de l’ONU. Pourtant, il y a à peine un mois, le même Evariste Ndayishimiye, avait indiqué que la justice burundaise est gangrenée par une corruption institutionnalisée, et que cela met à genoux le développement du pays.  

C’était dans son discours à l’Assemblée générale de l’ONU ce jeudi. Le Chef de l’Etat burundais a dit que son gouvernement a mis en avant la bonne gouvernance et la justice sociale en luttant contre la corruption, les malversations économiques et l’impunité.

Evariste Ndayishimiye a indiqué que dans le but de renforcer la bonne gouvernance, la magistrature a été dotée d’un Conseil supérieur de la magistrature opérationnel et une justice de proximité proche des justiciables.

« Pour ce qui est effectivement de la lutte contre l’impunité et la prévention des conflits sociaux, le Burundi a mis en avant les mécanismes de justice de proximité afin de permettre à tous les Burundais d’avoir un accès rapide et égal à la justice équitable. Des efforts ont aussi été consentis pour rendre réelle l’indépendance et l’impartialité de la magistrature en rendant opérationnel le Conseil supérieur de la magistrature ».

Les propos du président de la République à la tribune de l’ONU à New York constituent ni plus ni moins un double langage de sa part. Car, il y a exactement un mois, le 23 août dernier, Evariste Ndayishimiye avait rassemblé les hauts cadres de la magistrature burundaise qu’il avait alors accusés ouvertement d’être à l’origine de tous les maux que connait le Burundi, à cause de la corruption qui gangrène la justice burundaise. Evariste Ndayishimiye avait fait remarquer que ces magistrats mettent à genoux l’économie du pays, parce qu’ils font fuir les investisseurs. Il a dit qu’il les avait rassemblés pour pleurer devant eux à la place de la population victime de leur méconduite.

« L’on dit que quand l’homme pleure, ses larmes sont invisibles. Mais à un moment, j’ai pensé aller pleurer au marché pour me soulager. Comment se fait-il que les magistrats soient la cause de la pauvreté du Burundi ? Le peuple est venu pleurer devant moi, et je leur ai dit que j’allais venir pleurer devant vous. Si après ça, vous n’avez pas pitié de moi, je vais laisser tomber. Vous n’avez vraiment même pas pitié de moi alors que ne cessez de m’appeler ‘’père de la Nation’’ ? » avait-il alors martelé.

Ce double langage du Président Ndayishimiye a aussitôt suscité des réactions. C’est le cas de l’initiative des droits de l’homme au Burundi qui a fustigé le propos du président. Sur son compte Twitter, l’IDHB a réagi à chaud en rappelant que le système judiciaire burundais reste profondément dysfonctionnel et manque d’indépendance, plus d’une année après l’accession à la présidence de la république d’Evariste Ndayishimiye.

A souligner que cela faisait dix ans qu’un président burundais n’avait plus siégé à la tribune des Nations Unies. La dernière fois, c’était en effet en 2011, avec feu Pierre Nkurunziza qui, par la suite, s’était abstenu de s’y rendre. Evariste Ndayishimiye a répondu à la 76ème Assemblée  générale de l’ONU qui prend fin le 26 septembre.

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