Depuis une semaine, des éléments en tenue militaire de l’armée burundaise sillonnent le territoire d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Leur présence n’est pas officiellement déclarée, mais des sources indiquent qu’ils sont à la recherche des combattants burundais.
« L’infiltration a commencé le mercredi 3 mars. Des hommes armés en tenue militaire de l’armée burundaise sont présents dans le groupement de Kigoma », révèle un habitant du territoire Ruberize qui décrit leurs mouvements. « Ils sont venus en trois temps. Les deux premiers groupes sont passés par le chemin de Rushima en province Bwegera vers Nyakabere et Nyunda. Le troisième a emprunté la voie qui passe en haut de ces localités » précise la même source.
Le constat est le même chez la société civile congolaise à Uvira. William Selemba, parlant au nom de cette société civile, estime à plus de 300, les hommes en tenue militaire burundaise. Il ignore leur destination et demande au gouvernement congolais « de démanteler tous les mouvements armés qui sont sur le sol congolais et qui déstabilise la population »
Néanmoins, l’armée congolaise se réserve tout commentaire. « Nous ne pouvons pas confirmer cela, du moment que l’armée n’a pas encore eu de rapport officiel » informe en un peu de mots, le Capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’armée congolaise.
Sur la piste des combattants
Nos sources à l’Etat-Major de l’armée burundaise, disent que les incursions menées en République Démocratique du Congo visent à combattre les mouvements rebelles burundais basés dans les forêts de la RDC. Les éléments sélectionnés « sont composés de militaires de la première région, de jeunes imbonerakure du parti au pouvoir en provenance des provinces Bubanza, Cibitoke et Bujumbura, sans oublier les agents du service national des renseignements ».
« Ils transitent en groupes au camp militaire de Cibitoke, traversent la rivière Rusizi par pirogues, avant de rejoindre les hauts plateaux du territoire d’Uvira » précisent encore nos sources.
La rédaction de la radio Inzamba Agateka Kawe n’a pas pu joindre le porte-parole de l’armée burundaise, le Colonel Floribert Biyereke pour plus d’éclaircissements.