Des militaires burundais qui participent à des missions onusiennes de maintien de la paix dans d’autres pays s’interrogent. Ils dénoncent l’opacité qui entoure ces fonds et affirment qu’il y a mauvaise gestion de cet argent. Les soldats regrettent que cet argent ne profite aucunement ni au corps de l’armée, ni à ces militaires eux-mêmes. Ils appellent la haute hiérarchie militaire à une meilleure utilisation de ces fonds onusiens.

Ces militaires font d’abord observer que le Burundi effectue ces missions de maintien de la paix depuis plus d’une quinzaine d’années. Une période qu’ils jugent assez suffisante pour avoir des dividendes à même d’améliorer la santé financière du corps de l’armée en général et des militaires en particulier.  Mais ce n’est pas le cas, constatent ces militaires.

« Si vous regardez l’argent généré par ces missions, c’est énorme. On ne s’occupe pas de nous. Jusqu’aujourd’hui on n’a même pas encore acheté un seul pneu d’avion. C’est malheureux. Les militaires burundais devraient être bien traités, bien outillés en matériel de travail, devraient avoir de bonnes tenues, comme celles des militaires américains. Mais hélas, nos salaires restent minables, partout ce sont des lamentations. Nos responsables ne veulent même pas écouter nos doléances. Deux ans peuvent s’écouler sans qu’on ait des indemnités familiales. C’est un vrai problème. Nous sommes fatigués », se lamente un des militaires qui affirme avoir participé dans trois missions.

Pour ces militaires, ces fonds onusiens ne profitent qu’à un groupe de quelques personnes. Ils proposent aux responsables de l’armée de repenser le système de gestion de cet argent.

« Les responsables militaires devraient se ressaisir et redorer l’image de l’armée. L’armée burundaise, si elle était bien organisée, serait comparable aux armées des grandes puissances, une armée solide et respectée par tous. Les informations que nous avons, nous disent que l’argent qui provient de ces missions s’évalue à des milliards et des milliards qui entrent dans les caisses de l’Etat depuis 17 ans. Mais qu’en font-ils ? » s’indigne un autre militaire.

La rédaction Inzamba Agateka Kawe a tenté de joindre par téléphone Floribert Biyereke, porte-parole de l’armée burundaise, pour avoir sa réaction sur ce sujet, son téléphone sonnait, mais il ne décrochait pas.

Photo Illustration : ©BurundiDaily