Cri d’alarme des parents d’élèves dans les camps de réfugiés de Mulongwe et Lusenda en République Démocratique du Congo à l’endroit du Haut-commissariat pour les réfugiés. La suspension par le HCR des frais scolaires pour les élèves du secondaire dans ces camps depuis février dernier commence à avoir des conséquences néfastes. De nombreux enfants ont été contraints d’abandonner l’école faute de moyens. Les parents et leurs enfants réclament la révision de cette mesure.
Le rêve ultime de Marcel était d’avoir un diplôme et de faire une belle carrière. Mais ses espoirs se sont vite évanouis parce qu’il a été obligé d’abandonner tôt l’école. Il a terminé la classe de 8e en juillet dernier, mais à l’instar d’autres élèves du secondaire des camps de Mulongwe et Lusenda, il n’a pas eu droit à une nouvelle inscription, alors que la rentrée des classes a eu lieu le 4 octobre dernier. Cela fait suite à la suspension par le HCR de l’aide à la scolarisation de ces élèves. Une décision qui les a mis dans le désarroi.
« Nous ne sommes pas allés à l’école parce que nous ne pouvons pas payer les frais scolaires. Nous sollicitons l’appui dont nous bénéficions avant pour que nous reprenions le chemin de l’école », lance Marcel.
Colère et désespoir chez cet autre élève, Kévin, qui vient de passer près d’une semaine à attendre le jour de son retour à l’école.
« Où pouvons-nous trouver les frais de scolarité ? Comment allons-nous vivre ? Où allons-nous trouver du travail sans avoir étudié ? » s’interroge-t-il, désemparé.
De leur côté, les parents sont inquiets. Ils disent craindre que ces enfants qui ont été contraints d’abandonner l’école ne se livrent à la débauche et à la délinquance.
« Ces enfants qui vont rester à la maison à ne rien faire vont nous causer des ennuis, des cas de vols, les grossesses non désirées, surtout chez les jeunes filles, vont se multiplier », avertit Clarisse, mère de deux enfants qui se sont vus tous refusés d’accès à leur école.
Des responsables des sites de Mulongwe et Lusenda appellent également le HCR à continuer à appuyer financièrement les réfugiés dans le domaine de l’éducation, pour garantir un bon avenir à tous les enfants réfugiés.
Quant à la Coalition burundaise des défenseurs des droits de l’homme pour les réfugiés vivants dans les camps, CBDH-VICAR, elle indique avoir récemment plaidé pour la levée de cette mesure dans une correspondance adressée à la représentante du HCR en RDC le 27 septembre dernier. Mais celle-ci n’a pas encore réagi à cette lettre, a dit Léopold Sharangabo, vice-président de la CBDH-VICAR.
Photo Illustration © Leonora Baumann