Les réfugiés burundais du camp de Lusenda en République Démocratique du Congo sont privés de l’aide alimentaire qu’ils obtenaient de la part du Programme alimentaire mondial (PAM). Ils disent que cela fait près de trois mois qu’ils n’ont pas reçu cette assistance. Pire encore, il y a une catégorie de réfugiés qui ne peuvent pas se rendre dans les champs de cultures pour récolter. Ils ont peur des agissements divisionnistes de certains Congolais vivant à proximité du camp. Ces réfugiés demandent au HCR de les assister pour obtenir leur ration alimentaire.

Ces réfugiés du camp de Lusenda disent qu’ils n’en peuvent plus et qu’ils ont faim, et ne savent plus à quel saint se vouer.

« La dernière ration alimentaire que nous avons eue date du 11 décembre de l’année dernière. Depuis, aucune autre ne nous a été octroyée. Les gens ont faim. Je n’aurais pas de termes pour l’exprimer. C’est très douloureux. Il n’y a même pas d’écho ! Aucune réunion ne s’est tenue pour nous mettre au courant de la situation. Ce n’est que la faim qui sévit ici au camp », se plaint ce réfugié, père de six enfants.

La situation s’empire à cause de l’insécurité qui règne au camp, une insécurité causée par des Congolais qui divisent les réfugiés. En effet, une catégorie de réfugiés ne peut pas se rendre dans les champs de cultures pour récolter, alors que c’est leur seule ressource pour leur survie. Il s’agit de réfugiés d’ethnie tutsie qui sont considérés comme des Banyamulenge et donc comme des ennemis par ces Congolais. Ces derniers menacent de les attaquer s’ils sortent du camp.

« A ce problème s’ajoute l’insécurité qui fait que certains d’entre nous ne peuvent pas aller dans les champs pour récolter. Cette insécurité est causée par des Congolais qui sèment des divisions au sein des réfugiés dans notre camp. Ils ne peuvent aller aux champs ni pour cultiver, ni pour récolter. Et de surcroît, on est en train de détruire les champs de cultures appartenant à ces mêmes réfugiés. Tout cela empire la situation au camp. Nous demandons au PAM de venir en aide à ces réfugiés », lance un autre réfugié.

La radio Inzamba n’a pas pu joindre ni le représentant du PAM, ni le représentant du Haut-Commissariat pour les Réfugiés HCR en RDC pour leur demander ce qui est en train d’être fait pour venir en aide à ces réfugiés.

Le camp de Lusenda abritait, jusqu’au mois de décembre dernier, près de 28 000 réfugiés burundais.