Profonde indignation chez certains habitants de la ville de Rumonge au sud-ouest du pays. Il y a trois semaines, un groupe de personnes a collecté de l’argent pour débarrasser les immondices des ménages, magasins et restaurants. Mais après le paiement des sommes exigées, ils ne les ont plus revus. Ces habitants de Rumonge demandent aux administratifs communaux de donner des explications sur ce groupe qu’ils qualifient de bandits. Au moment de la collecte de l’argent, le groupe en question exhibait une autorisation délivrée par la commune.
Rumonge, une ville propre. C’était le slogan du projet New Vision for Development, une association qui disait être déterminée pour la collecte des déchets ménagers de la ville. Selon des habitants de Rumonge, ceux qui collectaient l’argent portaient des badges de l’association. Chaque ménage devait payer une somme de 1 500 francs burundais, au moment où les bars, les magasins et les restaurants étaient facturés jusqu’à 5 000 francs. Quant aux vendeurs de lait, les petits kiosques ou encore les ateliers de couture, ils payaient la somme de 500 francs.
« Ces gens venaient avec les badges au cou pour se faire identifier. Ils nous disaient qu’ils appartiennent à une association appelée ‘Nouvelle vision de développement’ pour la ville de Rumonge. On nous obligeait à payer 1500 franc burundais par ménage. Les magasins et les buvettes avaient une somme différente de la nôtre à payer. Nous sommes vraiment inquiets, parce qu’il y a plus de trois semaines, et ils ne sont pas revenus alors qu’ils avaient promis de revenir la semaine suivante pour collecter toutes les ordures », se plaint un père de famille.
Selon des sources dans cette ville, Rumonge ne dispose pas de dépotoir pour contenir les déchets. Aucune structure, administrative ou privée, n’en a jamais pris l’initiative. Une situation qui pourrait avoir été à l’origine des maladies des mains sales qui sont fréquentes dans cette région, surtout au début de la saison pluvieuse, affirment nos sources.
Auparavant, ce sont les conducteurs de taxis vélos qui se chargeaient de la collecte de ces ordures. Mais, selon les habitants, ils allaient juste les jeter dans la nature, ou les déverser dans le lac. La commune leur a alors ordonné d’arrêter, sous menace de sanctions. Les déchets se sont alors amoncelés dans les ménages et devant les maisons de commerce.
Les habitants pensent avoir été escroqués et demandent à l’autorité communale de donner de la lumière, parce que l’association avait effectué la collecte de fonds avec l’aval de la commune.
« Notre appel est lancé à l’endroit de la commune. Il faut qu’elle aille retrouver les membres de cette association pour venir honorer leur engagement ou, à défaut, remettre l’argent collecté. Nous pensons avoir été escroqués », réclame un autre habitant.
La rédaction de la radio Inzamba Agateka Kawe a tenté de joindre sur son téléphone Célestin Nitanga, administrateur de la commune Rumonge, pour éclairer l’opinion sur ces lamentations de ses administrés, mais en vain.