Politique

Si ce n’est pas une vénération, ça y ressemble

Publié le 28 août 2023 par Rédaction

Evariste Ndayishimiye félicite les Imbonerakure pour la bravoure avec laquelle ils assurent la sécurité du pays. Le chef de l’Etat l’a dit samedi 26 août à Makamba lors de la célébration de la journée dédiée aux jeunes du parti CNDD-FDD. C’était au stade Nkurunziza, propriété de Révérien Ndikuriyo, secrétaire général du parti au pouvoir. Evariste Ndayishimiye appelle les Imbonerakure à rester sur leurs gardes pour contrer l’ennemi du pays. Mais pour l’opposition, ces jeunes sont des criminels, et cette journée devra tôt ou tard être abolie.

Dans son discours devant plus de 6000 Imbonerakure venus de toutes les provinces du pays, le président Evariste Ndayishimiye affirme avoir entière confiance aux Imbonerakure dans la sécurisation du pays.

Il a dit que personne ne peut attaquer le pays tant que les jeunes du CNDD-FDD sont là.

Il a affirmé qu’il est aux côtés des Imbonerakure et quiconque s’en prend à un Imbonerakure cherche le président Evariste Ndayishimiye.

« Le Burundi est protégé parce que nous avons des Imbonerakure. Personne ne pourrait tenter de nous envahir tant que vous êtes éveillés. S’il y a quelqu’un qui ne le croit pas, eh bien, qu’il ose s’introduire chez nous et il verra de quoi vous êtes capables. Je sais que vous êtes dans tout le pays pour assurer la sécurité. Continuez comme ça, je suis de votre côté. Là où il y a le bon Dieu, Satan est toujours là pour profiter de la moindre faille. S’il y a des Imbonerakure, les ennemis deviennent nombreux. Je voulais vous remercier pour avoir préparé les jeunes cadets qui vont bientôt vous succéder », a martelé Evariste Ndayishimiye.

Le président Evariste Ndayishimiye a pointé du doigt la communauté internationale qui,  depuis 2016, a traité les Imbonerakure de tous les noms. Mais pour le chef de l’Etat, n’eussent été les jeunes du CNDD-FDD, les ennemis du pays auraient envahi et déstabilisé le pays.

Pourtant, les organisations de la société civile, tant locales qu’internationales ne cessent de dénoncer les graves crimes que cette même jeunesse commet au quotidien à travers le pays.

Cette journée est une honte pour le pays

Avec la journée des Imbonerakure, le Burundi marche à reculons, suite aux multiples et graves exactions commises par cette milice. C’est l’explication de Frédéric Bamvuginyumvira, président de la coalition CFOR-Arusha et ancien vice-président de la République du Burundi. Pour lui, cette journée est un non-évènement, et tôt ou tard, elle sera abolie dans le pays car ces Imbonerakure sont de simples citoyens comme les autres Burundais.

« Dédier une journée entière à la milice Imbonerakure est une erreur de la part du pouvoir. Nous l’avons toujours décrié. Un pouvoir ne peut pas ériger une milice comme une bonne organisation. La définition d’une milice est juste une organisation paramilitaire à qui l’on confie des services que l’armée ne peut pas accepter parce que l’armée doit en répondre devant la loi. Mais ces Imbonerakure ne sont nullement concernés par la loi. C’est pour cette raison qu’on les envoie exécuter de sales besognes », fustige l’opposant.

Frédéric Bamvuginyumvira prédit ni plus ni moins l’abolition de cette journée.

« Alors maintenant, accepter que ces gens-là puissent avoir une journée entière, cela veut dire qu’ils veulent instituer une telle organisation pour qu’elle continue de bénéficier du soutien du pouvoir. Nous sommes contre un tel procédé de mettre ces jeunes à l’honneur en leur dédiant une journée comme si c’était des héros, alors que ce sont des criminels qui sont partout, qui menacent la vie des gens. C’est donc pour cette raison qu’on devrait comprendre qu’un pouvoir qui, au lieu d’avoir une vision politique solide qui puisse mettre les Burundais ensemble et développent ensemble le pays, ils instituent une organisation criminelle en lui dédiant toute une journée. La preuve qu’on n’est pas en train d’avancer, mais de reculer. Et un jour viendra où cette journée sera certainement abolie », conclut Frédéric Bamvuginyumvira, président de la CFOR-Arusha.

 

Sur le même sujet