Depuis six ans, tous les 13 octobre, l’ombre de Christophe Nkezabahizi plane dans les rédactions des médias burundais. Sa famille, elle, éprouve du mal à trouver le sommeil, tant elle souffre non seulement de la perte des siens, mais aussi de l’inertie de la justice qui n’a rien fait pour trouver et punir les assassins.
C’était dans l’après-midi du 13 octobre 2015. Le journaliste-cameraman de la radiotélévision nationale a été assassiné à son domicile avec toute sa famille. Depuis lors, les auteurs de ce crime n’ont jamais été inquiétés. Les proches des victimes sont toujours en attente de l’action de la justice.
« Cela fait six ans jour pour jour que Christophe et les siens ont été décimés et, depuis, nous attendons de connaître la vérité sur cette ignominie. La justice burundaise traîne encore les pieds. Mais dans la famille, nous n’attendons pas grand-chose de la justice », se plaint un proche.
Mais loin de se résigner, les proches persistent et demandent au gouvernement, ainsi qu’aux instances de justice d’arrêter et de juger les auteurs de cet odieux crime, parce que, disent-ils, ils sont connus de tous, car ça s’est passé en pleine journée et au vu de tous.
« J’aimerais demander quelque chose au président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye. Qu’il prenne son courage à deux mains et se désolidarise de tous ces gens qui commettent des crimes et qui restent dans les institutions étatiques. Que ces gens soient arrêtés et traduits devant la justice. La famille de Christophe Nkezabahizi attend jusqu’aujourd’hui dans la désolation totale », plaide ce proche.
Les organisations des professionnels des médias et de la société civile indépendante n’ont de cesse de réclamer justice pour ce crime.
La rédaction de la radio Inzamba a tenté de contacter par téléphone Cynthia Irakoze, porte-parole du ministère de la Justice, mais en vain.