18 juin 2020 – 18 juin 2024. Voilà 4 ans, jour pour jour, qu’Evariste Ndayishimiye est chef de l’Etat burundais. Une arrivée au pouvoir par une victoire douteuse, d’aucuns, même dans son propre camp, étant convaincus qu’il avait perdu la présidentielle face à un certain Agathon Rwasa. Est-ce ce qui explique la suite des événements ? Car voilà : Evariste Ndayishimiye semble ne s’être jamais senti dans les bottes, trop larges visiblement pour lui, d’un vrai président de la République. 4 ans d’errements qui ont fini par mettre à genoux le pays. De président mal élu à mauvais, voire pire président, le pas a vite été franchi. Aujourd’hui, le pays vogue à vau-l’eau, avec tous les secteurs au rouge, et un peuple résigné dans un sort qui semble irréversible, tant le pouvoir a montré, depuis longtemps, son incapacité à trouver des solutions. Il n’en fallait pas plus pour motiver une nouvelle synergie des radios Inzamba, Radio publique africaine et la télévision Renaissance. Et pour commencer, suivez notre éditorial
Plus spécifiquement, au cours des quatre années du pouvoir d’Evariste Ndayishimiye, le domaine politique s’est nettement effrité au Burundi. Cela s’est matérialisé par le verrouillage de l’espace politique et la persécution sans relâche contre le principal parti de l’opposition, le CNL, par le ministère de l’Intérieur. Avec des militants tués, d’autres abusivement emprisonnés.
Passons à l’économie qui a s’est caractérisée par une crise sans précédent durant les 4 ans de pouvoir du président Evariste Ndayishimiye. A titre d’exemple, un dollar américain en 2020 se convertissait aux environs de 2800 francs burundais tandis qu’aujourd’hui 1 dollar se convertit à plus de 6000 francs burundais sur le marché parallèle soit un accroissement de 114.29%. Selon les taux de change officiel de la BRB, 1dollar américain équivalait à 1946 francs burundais en 2020 tandis qu’actuellement, 1 dollar américain s’échange officiellement à 2.882 francs en moyenne. Ce qui a par conséquent entraîné une pénurie répetitive des produits sensibles dont les produits pétroliers, les produits Brarudi, le sucre ainsi que presques tous les produits importés.
A travers ses discours, le président Ndayishimiye n’a cessé de se lamenter que son administration est gangrénée par la corruption et les détournements des deniers publics. Il accuse ceux qui devraient l’aider à éradiquer la corruption de ne rien faire.
Côté droits de l’homme, la situation est devenue encore plus inquiétante 4 ans après l’accession de Ndayishimiye au pouvoir, avec une justice partisane, devenue un instrument de répression contre toute voix discordante. Des enlèvements, des emprisonnements arbitraires restent une réalité mais la justice ne parvient pas à établir les responsabilités des auteurs afin de les punir. Les autorités burundaises semblent nier cette réalité même si certaines organisations internationales ne cessent de l’exprimer comme la dégradation de la commission nationale indépendante des droits humains de la catégorie A à la catégorie B.
Le domaine militaire n’a pas été épargné par la mauvaise gestion du pouvoir Ndayishimiye. Beaucoup de soldats burundais ont été forcés d’aller en RDC pour combattre le mouvement M23. Nombre d’entre eux ont été tués, blessés, d’autres capturés. Leurs familles sont toujours dans la désolation totale.
Le secteur Education est un des secteurs qui n’ont pas cessé d’être politisés durant les 4 ans du pouvoir Ndayishimiye. Nous sommes au point ou les examens soient reportés pour que les élèves puissent aller accueillir un responsable du parti au pouvoir. Selon le mouvement MPA BURUNDI BUHIRE, cela a impacté sur la saveur de l’éducation. Le mouvement MAP BURUNDI parle entre autres d’un très bas niveau de la connaissance de la langue française.
Des acteurs des différents secteurs de la vie au Burundi ne sont pas restés indifférents à ce jour pas comme les autres. Par exemple, dans le domaine des droits de l’homme, le FOCODE a recensés plus de 120 cas de disparitions forcées durant les 4 dernières années, période au cours de laquelle le président Ndayishimiye est à la commande du pays. Précision de Pacifique Ninihazwe qui dirige cette organisation de la société civile indépendante. Pour cet activiste qui coordonne également la campagne Ndondeza, initiée dans l’objectif d’alerter sur des cas de disparitions forcées, le président Ndayishimiye semblait a son arrivée au pouvoir avoir la volonté de stopper les violations des droits de l’homme qui se manifestaient beaucoup sous le règne de son prédécesseur Pierre Nkurunziza, mais cela n’a duré que le temps de la rosée.
Pacifique Ninihazwe dit aussi que la majorité des citoyens portés disparus est composé par des opposants au régime en place au Burundi. Et ce défenseur des droits humains d’ajouter que les disparitions forcées sont actuellement opérées sur une allure très inquiétante, et que le pire pourrait arriver durant les prochaines élections prévus au Burundi. Le pouvoir d’Evaritse Ndayishimiye n’a rien apporté de nouveau dans le paysage politique sauf que les choses évoluent mal pour qu’il reste le parti unique CNDD FDD. C’est le constat amer du parti CODEBU un des partis politique œuvrant sur le sol Burundi. Keffa Nibizi le président de ce parti indique que depuis que Ndayishimiye a accédé au pouvoir un espoir avait été observé à travers des réunions organisé à l’endroit des partis politiques. Toutefois cet espoir a duré peu de temps. Le président du parti CODEBU explique que plusieurs recommandations de réunions tenues n’ont jamais été respectées et à cela s’est ajouté des lois promulguées pour écarter les autres parties politiques dans une prochaine échéance électorale.
La gouvernance et la lutte contre la corruption n’ont pas été érigées en mode de gouvernance ces dernières quatre années. Cela a propulsé les détournements, les réserves de change ont continué à chuter, le niveau d’inflation est resté bas, entre autres. C’est le constat de Faustin Ndikumana, directeur national de l’ONG locale PARCEM. Selon lui, le gouvernement devrait engager le pays vers un avenir meilleur en profitant de la vision 2040-2060 pour tourner la page de l’histoire.
Les quatre ans de pouvoir du président Evariste Ndayishimiye n’ont pas apporté de changement en matière de liberté de presse au Burundi. C’est l’analyse du journaliste et directeur de la télévision Renaissance, Innocent Muhozi. Pour ce professionnel des médias, le règne de Ndayishimiye a été la continuité du harcèlement et de l’intimidation contre les journalistes. Il souligne qu’il y a encore deux femmes journalistes en prison pour des raisons infondées, dans le but d’empêcher les journalistes de faire leur travail.
Pour terminer, le pouvoir d’Evariste Ndayishimiye a été caractérisé par une recrudescence d’assassinats, des centaines de cas de disparitions forcées, des vols des biens de la population ainsi que les richesses du pays dans une totale impunité, la pénurie des produits de première nécessité sans oublier la montée vertigineuse des prix. Propos de Burundais se trouvant dans différents coins du pays. Selon eux, Evariste Ndayishimiye n’est pas à la hauteur de diriger le Burundi car ils n’ont rien à apprécier sur son pouvoir.