Traque des étrangers irréguliers et des réfugiés dans la ville de Lusaka en Zambie. Cette opération de la police zambienne a commencé vendredi dernier. Elle s’est poursuivie jusque ce lundi. Entre 500 et 1000 personnes avaient déjà été arrêtées ce lundi, parmi lesquelles, des Burundais.
Cri de détresse des Burundais arrêtés dimanche dans une église à Lusaka lors d’une opération baptisée « Clean-up operation ». Ce lundi, la plupart des quartiers de la capitale zambienne ont été passés au peigne fin pour débusquer ceux qui auraient échappé à la traque des jours précédents.
« Il s’est passé quelque chose d’inhabituel ici en Zambie. Ils ont arrêté des fidèles dans des églises. C’est le cas d’une église fréquentée majoritairement par des étrangers et une autre église dont les fidèles sont des Rwandais pour la plupart. Même les réfugiés qui disposent en bonne et due forme de ce statut sont arrêtés. Il y a une décision qui est soi-disant venue d’en haut. Selon cette décision, tout réfugié doit résider dans un camp de réfugiés. Quant aux personnes qui font du business, elles doivent en avoir l’autorisation », explique un Burundais résidant à Lusaka.
Des informations non officielles qui parviennent aux Burundais résidant à Lusaka sont loin d’être rassurantes. Elles ne font qu’accentuer la peur d’être arrêtés.
« Selon des informations venant de milieux proches des autorités zambiennes, il y a recrudescence de la criminalité dans la capitale zambienne. C’est notamment le cas de deux Burundais tués il y a quelques jours. Des enquêtes auraient révélé qu’ils ont été tués par des Burundais ou des Rwandais. Cela aurait inquiété les autorités qui n’étaient pas habitués à ces cas de criminalité. Elles auraient alors décidé de lancer cette opération contre des étrangers en situation irrégulière et de contraindre les réfugiés vivant en ville à retourner dans les camps », précise un autre Burundais, inquiet pour un de ses frères arrêté.
La radio Inzamba n’a pas encore pu avoir la version officielle de la police zambienne à propos de cette opération.
Ce qui est évident, c’est qu’elle suscite la peur au sein des étrangers, surtout les Burundais. Parmi eux, des réfugiés et des commerçants. Ils ont confié à la radio Inzamba qu’ils avaient peur d’être rapatriés de force.
