Le transport est perturbé tous les matins ces derniers jours en mairie de Bujumbura. C’est à cause d’un manque criant de bus de transport. A titre illustratif, des files d’attente s’observent aux arrêts-bus du sud de la capitale économique. Les chauffeurs de bus évoquent la pénurie du carburant. Ils affirment qu’ils peuvent passer toute une semaine dans les stations-services pour s’approvisionner en carburant. Et là encore… La situation est pareille dans tous les coins du pays. Conséquence : les transporteurs haussent unilatéralement le prix du ticket comme ils l’entendent, l’Etat semblant avoir été dépassé par la situation. Un état des lieux désastreux.
Aux arrêts-bus du sud de la capitale Bujumbura, il est difficile de trouver un bus de transport aux heures de pointe, comme le matin. Ceux qui veulent se rendre au centre-ville disent qu’ils doivent attendre plus de deux heures, en formant de longues files d’attentes, car les bus viennent au compte-gouttes.
Une situation qui prévaut aux points d’arrêt à Ruziba, Kanyosha et au Petit séminaire.
Les habitants de ces localités qui se sont entretenus avec la radio Inzamba déplorent cet état de fait qui les met dans un embarras total. En plus de perdre beaucoup de temps, ils accusent des retards répétitifs au travail, ce qui cause des malentendus avec leurs chefs de service ou employeurs. Ces habitants précisent que, parfois, ils ratent même des rendez-vous importants.
De leur côté, des transporteurs ont dit à la Radio Inzamba que nombre d’entre eux en sont arrivés à être contraints d’arrêter ce métier à cause de la pénurie du carburant. Selon eux, leurs véhicules peuvent facilement passer plus de trois jours aux stations-service, à la quête du carburant, ce qui paralyse le transport dans la ville.
Mais le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les chauffeurs de taxi-voitures, eux, se frottent les mains. Ils en profitent pour se pointer dans ces zones pour transporter ceux qui sont capables de payer les prix proposés. Par exemple, la course de Kanyosha au centre-ville, se négocie entre 2000 et 2500 francs burundais par personne, tandis que du Petit séminaire au centre-ville, ils exigent entre 1500 et 2000 francs. Et lorsqu’un taxi peut charger parfois jusqu’à sept personnes, contre les quatre réglementaires, faites le calcul ! Naturellement, de tels tarifs ne favorisent pas tout le monde, quand l’on sait que le ticket normal du bus ne vaut que 550 francs pour ces mêmes trajets.
Les habitants du sud de la mairie et les chauffeurs des véhiculent de transport en commun se disent inquiets de cette situation. Ils indiquent ne pas comprendre comment on en arrive là, alors que le gouvernement a revu à la hausse, à deux reprises, le prix des produits pétroliers, tout comme celui du ticket de transport. Ils demandent aux autorités habilitées de tout faire pour trouver rapidement une solution durable à ce problème.
Les mêmes lamentations se font écho ailleurs dans le pays
Les personnes qui se déplacent en transport en commun grognent dans tous les coins du Burundi. A l’origine, la hausse des prix du ticket de transport. Les transporteurs disent que c’est le manque de carburant qui a engendré cette hausse des prix. La population demande au gouvernement de s’occuper sérieusement de cette situation de pénurie du carburant qui devient de plus en plus alarmante.
Sur le trajet Bujumbura-Rugombo au chef-lieu de la province Cibitoke au nord-ouest du pays, le ticket de transport est de quatorze mille francs, alors que le prix normal est de cinq mille francs.
De même, une somme de quinze mille francs est aussi exigée pour le trajet Bujumbura-Kayanza contre le prix normal de sept mille francs, tandis que le ticket va jusqu’à vingt mille francs pour se rendre au chef-lieu de la province Ngozi, là où le prix officiel est de huit mille francs.
Ceux qui se rendent de Bujumbura à Gitega ne se plaignent pas moins, puisque le ticket est de quinze mille francs, alors que le prix officiel est de sept mille francs.
Des exemples qui illustrent une situation qui s’est pratiquement généralisée dans le pays.
Les passagers disent vivre un calvaire sans nom et affirment avoir même ajourné certains voyages, faute de moyens.
Les transporteurs disent qu’ils sont contraints de revoir eux-mêmes les prix à la hausse suite au manque de carburant, car ils affirment travailler à perte, surtout qu’ils sont souvent obligés d’acheter le carburant au marché noir.
Tous demandent au gouvernement de prendre la question en main.
Photo Illustration : ©Burundi Eco