Politique

UPRONA : Trois gros poissons évincés du parti

Publié le 14 mai 2021 par Rédaction

Un ancien vice-président de l’UPRONA chassé du parti avec deux autres hauts cadres. Il s’agit de l’ancien Vice-président de la République Gaston Sindimwo, le sénateur Anicet Niyongabo et le directeur général de l’ONATOUR Isidore Mbayahaga. Mais selon les concernés, la mesure est nulle parce qu’elle a été prise par des organes qui n’ont aucune compétence.

La direction du parti UPRONA qui s’est réunie mardi a en fait répondu favorablement aux doléances de plus de 60 représentants provinciaux. Ces derniers ont réclamé des mesures pour sanctionner le comportement de ces trois Upronistes.  Olivier Nkurunziza, secrétaire général du parti, indique qu’ils sont accusés de violer les lois du parti et de ternir son image :

« L’article 13 précise que celui qui travaille pour un autre parti ou qui a désobéi aux ordres des responsables, doit être frappé par cet article. Donc, ces trois sont poursuivis pour diffamation, ternir l’image du parti et désobéissance. Ils sont punis dans le souci de préserver le parti », explique-t-il.

Anicet Niyongabo, 2e vice-président du Sénat, qui fait partie du trio désavoué par le parti,  parle d’un non évènement. Selon lui, les dirigeants du parti n’ont plus cette compétence, étant donné que leur mandat a expiré depuis deux ans. Il estime que cela viserait plutôt à couvrir des fautes, entre autres les malversations des biens du parti.

« C’est un non évènement au parti UPRONA, et ce n’est même pas le comité central qui a mis en place le comité exécutif en septembre 2016 qui s’est réuni. C’est cela qui invalide cette décision. Ils cherchent juste à couvrir les malversations des biens du parti. Ils vendent des maisons, Des parcelles et d’autres biens en violation de la loi pour satisfaire des besoins d’un petit groupe », accuse Anicet Niyongabo.

Cependant, le président du parti Abel Gashatsi dément une quelconque irrégularité dans la procédure d’expulser ces trois personnalités : « Ces trois personnes sont régulièrement exclues du parti UPRONA par les organes habilités pour prendre une telle mesure ».

Pour le moment, les protagonistes se sont tous confiés au ministère de l’Intérieur en charge des partis politiques, pour les aider à assainir ce climat délétère. Il y a deux semaines, ce ministère avait pris la décision de suspendre toutes les réunions jugées illégales de ce parti au niveau des communes.

La rédaction de la radio Inzamba Agateka Kawe essayé de joindre le ministère de l’Intérieur par rapport à cette crise qui sévit au sein du parti UPRONA proche du pouvoir, mais en vain.

« Un pur montage du CNDD-FDD », selon l’UPRONA de l’opposition

De son côté, l’UPRONA de l’opposition parle de théâtre orchestré par le parti au pouvoir dans sa tentative de réunir les différentes ailes de l’ancien parti unique. « Ces derniers jours, il est fait état d’un mouvement de rassemblement des diverses ailes du parti UPRONA démembré par la volonté du pouvoir CNDD-FDD consistant à faire taire toute voix dissidente et à établir un monopartisme de fait. Cette action ne vise qu’à éclabousser le parti CNL qui a gagné les dernières élections afin de mettre à sa place un faux parti UPRONA prétendument représentatif des Tutsis. Avec ce montage, le gouvernement CNDD-FDD pense convaincre le monde que le pouvoir est inclusif », juge Emmanuel Nkengurutse, porte-parole de l’UPRONA non reconnu par le pouvoir.

Et d’ajouter, méfiant : « Ceux qui se présentent comme des Upronistes qui veulent s’assembler, sont des groupes qui pactisent avec le pouvoir et qui se disputent les faveurs et les préséances auprès de lui, l’intérêt du parti et des Burundais étant le cadet de leurs soucis. Ils se retrouvent dans quatre groupes principaux, qui s’entendent pour mettre à l’écart de nombreux cadres et membres légitimes du parti UPRONA de l’opposition dirigé par le professeur Charles Nditije, lesquels sont de loin les membres les plus représentatifs et plus constants et qui se recensent à travers toutes les provinces et communes du pays », tranche Emmanuel Nkengurutse.

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