Trois vols en une semaine pour le rapatriement des militaires du 67ème bataillon et deux pelotons du 68ème bataillon ATMIS. Ils venaient de passer plus de sept mois au sein du contingent burundais en mission de maintien de la paix en Somalie. Ils rentrent au pays dans le cadre de la mise en application de la résolution 2687 des Nations Unies, qui prévoit la fin de cette mission le 31 décembre prochain. Mais les militaires grognent en raison des arriérés de leurs indemnités impayées depuis leur déploiement.
Ces militaires sont estimés à 650 hommes : 600 du 67ème bataillon et une cinquantaine du 68ème bataillon, soit deux pelotons, précisent des sources militaires. Ils avaient été déployés en Somalie au sein du contingent ATMIS (African transition mission in Somalia) au mois de novembre dernier.
Des sources de la radio Inzamba au sein de l’armée font savoir que le rapatriement de ces militaires intervient dans le cadre de la mise en application de la résolution 2687 des Nations Unies, qui prévoit le relais progressif entre les forces de l’ATMIS et les forces somaliennes jusqu’au 31 décembre 2023.
Le dernier vol a eu lieu dans la nuit de ce dimanche 9 juillet. Il avait été précédé par deux autres, dans la nuit du jeudi 6 juillet et un autre du dimanche 2 juin.
Mais c’est loin d’être la joie chez les soldats rapatriés. En effet, les mêmes sources indiquent que les militaires s’indignent contre le retard de paiement de leurs indemnités liées à cette mission. Tous ces militaires qui sont rapatriés réclament des arriérés d’indemnités de sept mois. Or la plupart d’entre eux ont contracté des découverts dits ATMIS auprès de la Coopérative d’épargne et de crédit pour l’auto-développement des militaires (CECADEM) avant leur déploiement. Un découvert qu’ils espéraient payer une fois leurs indemnités versées sur leurs comptes.
Ils demandent au commandant de la Force de défense nationale et à la banque centrale de les régulariser. Ils demandent aussi à la CECADEM de ne pas prélever les pénalités de retard de remboursement des découverts contractés, parce qu’ils n’en sont pas responsables.
La rédaction de la radio Inzamba Agateka Kawe a essayé de contacter par téléphone le colonel Floribert Biyereke, porte-parole de l’armée, pour qu’il s’exprime sur les grognes des militaires rapatriés, son téléphone sonnait, mais il ne décrochait pas.
Pour rappel, le Burundi est le deuxième contributeur dans la force internationale de maintien de la paix en Somalie après l’Ouganda, avec plus de 5000 militaires auparavant. Aujourd’hui, il en reste environs 4000 sur le sol somalien.
Le prochain rapatriement est prévu en septembre prochain.
Photo Illustration : © Crisis Group