Gouvernance

AMISOM : « Halte au vol », le contingent burundais s’oppose aux cotisations forcées et obscures en faveur de l’un des leurs

Publié le 21 septembre 2021 par Rédaction

Les militaires du contingent burundais de l’AMISOM dénoncent ce qu’ils qualifient de vol organisé. Ces derniers s’inquiètent des cotisations qu’ils donnent pour contribuer aux soins de la femme d’un de leurs frères d’armes qui serait en train d’être soignée en Inde. La nouvelle demande de cotisation est la troisième depuis 2016 pour le même soldat, alors que les pièces justificatives que ce dernier présente sont toujours les mêmes. Ce dernier bénéficierait de l’appui du commandement qui présente sa demande comme un ordre sans le consentement des concernés.

Le militaire en question en faveur duquel le contingent burundais de la mission de maintien de la paix en Somalie est contraint de contribuer pour la nième fois est le caporal-chef Vincent Ndayishimiye, qui porte le numéro matricule HR 09962. Il est du 59ème bataillon AMISOM. C’est un ancien combattant des partis et mouvements politiques armés, ex-PMPA, avant son intégration dans les forces de défense nationale du Burundi, précisent les sources de la radio Inzamba au sein de ce contingent.

Les mêmes sources révèlent qu’en 2016, Vincent Ndayishimiye faisait déjà partie du 36ème bataillon AMISOM. Les militaires membres du même contingent ont été sollicités pour cotiser afin qu’il puisse payer les soins de santé pour sa femme hospitalisée en Inde. A cette époque, les militaires ont cru à un geste ponctuel de solidarité et l’ont fait de bon gré.

Mais vers la fin 2020, Vincent Ndayishimiye a réintroduit une demande similaire à la première pour le même motif, à trois bataillons en attente pour le déploiement en Somalie. Il s’agit des 57ème, 58ème et 59ème bataillons AMISOM. Chacun des militaires de ces trois bataillons a été contraint de payer une somme de 2000 francs burundais. Toujours selon des sources militaires, après le déploiement, il a encore fait la même demande aux militaires des trois bataillons. Chaque militaire a été obligé de verser à nouveau entre 1 et 3 dollars américains. Il avançait toujours le motif de faire sortir sa femme de l’hôpital en Inde.

Tout récemment, un message de l’état-major général de l’armée est parvenu aux militaires en mission de maintien de la paix en Somalie leur informant que chaque militaire en mission devra payer à la source une somme de 5000 francs burundais en guise de solidarité toujours au caporal-chef Vincent Ndayishimiye pour qui sa femme serait hospitalisée en Inde. Un message qui a suscité l’indignation chez ses destinataires qui dénoncent un vol organisé.

Ces derniers appellent le commandant des Forces de défense nationale du Burundi, le lieutenant-général Prime Niyongabo de suspendre toutes les formes de cotisations obligatoires en faveur de ce militaire. Ils demandent aussi la mise sur pied d’une commission d’enquête pour analyser les factures de l’hôpital indien et les documents de voyage pour enquêter sur la véracité des déclarations de ce militaire. Ainsi, insistent ces militaires, s’il était prouvé que ces déclarations étaient fausses, qu’il rembourse toutes les sommes collectées qui sont estimées à des milliards de francs burundais et que le règlement militaire soit appliqué dans toute sa rigueur.

La rédaction de la radio Inzamba Agateka Kawe a tenté de joindre le général de brigade Télésphore Barandereka, commandant du 13ème contingent burundais, ainsi que le colonel Floribert Biyereke, porte-parole de l’armée burundaise, mais en vain.

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