La peur de la propagation du Covid-19 hante les réfugiés burundais du camp de Nduta en Tanzanie. Sept patients, dont des réfugiés, sont sous assistance respiratoire dans un hôpital à l’intérieur du camp. Les réfugiés appellent au renforcement des mesures de prévention.

Le nombre de patients placés à l’isolement à l’hôpital de l’ONG Médecins Sans Frontières ne cessent de croître depuis samedi dernier. Selon des sources recueillies dans ce camp, au départ, il n’y en avait que deux : un Tanzanien et un réfugié burundais. A ceux-là se sont ajoutés cinq autres. Jusqu’à ce lundi, deux Tanzaniens et cinq Burundais étaient sous assistance respiratoire. Une situation qui suscite la peur chez les réfugiés.

« Certes, il n’y a vraiment pas eu confirmation de la part des autorités sanitaires du pays qu’il s’agit du Covid-19. Mais ces personnes sont isolées, elles sont en train d’être soignées. Cela nous inquiète parce qu’ici il n’y a pas de mesures de prévention de Covid-19 », s’inquiète un réfugié du camp.

Les réfugiés, qui craignent de possibles conséquences de ce manque de communication, réclament des séances de sensibilisation au respect des mesures barrières pour éviter d’éventuelles contaminations au Covid-19.

« Les églises sont remplies de fidèles sans mesures de distanciation sociale, sans mesures d’hygiène. Quand on se rend aux terrains de football, le public assiste aux matchs sans se soucier des mesures barrières. Nous demandons aux autorités du camp et aux ONGs de sensibiliser les réfugiés au respect des mesures de prévention contre le Covid-19, sinon le camp risque d’être un foyer de la pandémie », suggère un autre réfugié.

La radio Inzamba Agateka Kawe n’a pu joindre par téléphone ni le responsable de l’hôpital de MSF à Nduta, ni le responsable du camp, pour plus d’éclaircissements.

Depuis le début de la pandémie, aucun cas de Covid-19 n’avait jusque-là été rapporté dans ce camp qui abrite plus de 60.000 réfugiés, selon des sources sur place. Toutefois, sept rapatriés burundais en provenance de Nduta avaient été testés positifs l’année dernière à leur arrivée au Burundi.