Réfugiés

Tanzanie : Bientôt une délégation de réfugiés au Burundi, ce qui accroît la peur des réfugiés

Publié le 3 septembre 2021 par Rédaction

La peur d’un rapatriement forcé s’accentue chez les réfugiés burundais du camp de Nduta  en Tanzanie. A l’origine : la récente décision d’envoyer d’ici peu une délégation de réfugiés au Burundi. L’objectif étant de s’enquérir de la situation sécuritaire sur terrain et  retourner en Tanzanie pour en rendre compte aux autres réfugiés. Les réfugiés dénoncent ce qu’ils soupçonnent être une nouvelle stratégie de les contraindre à rentrer. 

La délégation sera composée de chefs de villages et de zones à Nduta. L’annonce a été faite le 27 août dernier lors d’une réunion organisée à leur intention par les responsables du camp de Nduta, selon des sources sur place. La durée de la visite sera de deux semaines, mais la date du départ n’a pas été précisée.  La décision accroît la peur chez les réfugiés

« Nous sommes très inquiets parce que l’insécurité, ce n’est pas seulement le bruit des armes. Depuis 2015, il y a des assassinats ciblés, des disparitions forcées, des emprisonnements arbitraires, des cas de torture à l’endroit d’opposants. Par exemple, quelqu’un qui est à Makamba n’avait pas entendu des coups de feu, il a pourtant pris la décision de fuir. C’est la même chose aujourd’hui, nous sommes au courant de ce qui se passe au pays. Les membres de l’opposition qui y sont restés subissent le même sort que ceux de 2015″, explique un réfugié du camp.

La prochaine étape pourrait être un rapatriement forcé, alertent les mêmes réfugiés.

« Nous craignons que d’autres mesures soient prises après cette visite. Ils pourraient nous forcer à rentrer. Ils nous diront que nos représentants ont été au Burundi et qu’ils ont constaté qu’il y a la paix et la sécurité. Nous sommes vraiment inquiets. Nous pensons que ce sont des manœuvres visant à nous obliger à rentrer », avertit un autre réfugié.

La rédaction a tenté de joindre par téléphone le responsable du camp de Nduta pour qu’il s’exprime sur ces préoccupations, mais sans succès.

Soulignons que les Burundais réfugiés en Tanzanie depuis 2015 vivent dans une peur constante. De nombreuses attaques armées ont été menées dans différents camps, coûtant la vie à des dizaines de réfugiés. On note également des enlèvements, différentes mesures et des discours des autorités tanzaniennes visant à les contraindre à retourner dans leur pays.

Ces attitudes ont déjà fait réagir des organisations internationales des droits de l’homme. Des appels au respect des droits de ces réfugiés ne cessent d’être lancés de partout.

 

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