Les militaires du contingent burundais de l’AMISOM réclament les arriérés des indemnités de plus de sept mois liées à leur mission en Somalie. Ils demandent au commandement de la Mission africaine de maintien de la paix en Somalie d’exiger au gouvernement burundais le décaissement de leur dû. Ces militaires sont d’autant plus inquiets que la mission prend bientôt fin, alors que leurs compagnons des autres pays contributeurs reçoivent régulièrement leurs indemnités.
Les arriérés d’indemnités que réclament ces militaires sont de trois niveaux : sept mois pour ceux des 57ème, 58ème et 59ème bataillons AMISOM ; cinq mois d’arriérés pour les 60ème et 61ème bataillons et un mois d’arriérés pour les 55ème et 56ème bataillons. Ces derniers ont été relevés au mois de mai dernier. Les militaires des 57ème, 58ème et 59ème bataillons ont été déployés en Somalie en novembre 2020. Depuis, ils indiquent n’avoir jusque-là perçu que quatre mois et quelques jours de leurs indemnités. Ils disent qu’ils ont soulevé la question à leurs chefs hiérarchiques, mais que les arguments avancés par ces derniers sont peu convaincants.
« Depuis la perception des indemnités AMISOM de quatre mois et quelques jours, nous avons attendu pour le reste, mais en vain. Quand nous sollicitons la hiérarchie, ils nous disent que les fonds sont disponibles, mais qu’il n’y a pas encore eu d’autorisation de décaissement pour virer nos indemnités sur nos comptes individuels respectifs. Nous pensons que ce sont les autorités de l’armée qui en tirent bénéfice, parce que l’argent versé à la banque génère des intérêts. Nous sommes vraiment inquiets par cette attitude », marmonne un des hommes déployés en novembre 2020.
Selon ces mêmes militaires burundais, leurs indemnités seraient utilisées pour d’autres fins par la hiérarchie. Ils demandent au haut commandement de l’AMISOM d’exiger les autorités du Burundi à leur octroyer les arriérés de leurs indemnités.
« Les réponses qu’ils nous donnent sont loin de nous tranquilliser, alors que nous sommes au service de la nation. Il se pourrait qu’ils aient des compromis avec les banques que nous ignorons. Sinon comment expliquer que l’argent puisse passer une aussi longue période sur les comptes sans que les bénéficiaires soient autorisés à retirer leur part ? C’est vraiment inquiétant. Nous demandons à la hiérarchie des forces armées de l’AMISOM, d’exiger au gouvernement du Burundi le décaissement de nos indemnités », s’emporte un autre militaire membre de cette mission en Somalie.
L’autre inquiétude de ces militaires est la fin du mandat de la Mission africaine de maintien de la paix en Somalie en décembre 2021. En effet, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine a adopté au début de ce mois d’octobre une proposition visant à déployer une force conjointe UA-ONU pour remplacer l’AMISOM d’ici la fin de cette année.
La rédaction de la Radio Inzamba Agateka Kawe a tenté de joindre par téléphone le Général de Brigade Télésphore Barandereka, commandant du contingent burundais de l’AMISOM, ainsi que le colonel Floribert Biyereke, porte-parole de l’armée burundaise, pour pouvoir apporter des éclaircissements sur ces grognes de ces militaires, mais sans succès.
Photo Illustration : © AMISOM