La persécution des réfugiés burundais qui sont en Tanzanie se poursuit. Mercredi, tous les stands du marché de la zone 11 au camp de Nyarugusu où s’approvisionnaient ces réfugiés ont été démolis par la police tanzanienne. De nombreux produits deviennent désormais introuvables. Les commerçants se retrouvent sans occupation. Ils demandent aux autorités tanzaniennes de les laisser travailler.
C’est ce que l’on appelle des lendemains qui déchantent. Quelques jours à peine après un début de campagne de séduction, les autorités tanzaniennes reviennent sur ce qu’elles savent faire le mieux à l’endroit de ces réfugiés : la violence !
Des sources au sein du camp de Nyarugusu précisent que les stands ont été saccagés par la police tanzanienne, accompagnée par des jeunes Basungusungu affiliés au parti au pouvoir, le CCM. Ils détruisaient systématiquement les surfaces où se vendaient divers produits comme des bassins, casseroles, savons, etc. Tous ces produits n’existent plus dans ce petit marché.
« Au marché de la zone 11, des policiers armés de fusils et de gourdins, accompagnés de Basungusungu, ont surgi. Ils sont entrés dans le marché et ont commencé à détruire les stands dans lesquels se vendaient les vêtements de seconde main, des souliers de type yeboyebo, des chaussures pour les dames, des produits de beauté, des seaux et des bassins. Ils ont tout démoli », raconte, abasourdi, ce réfugié témoin de l’opération.
Actuellement, les vendeurs de ces produits ont tout perdu. Ils deviennent du coup des chômeurs forcés. Pour eux, le gouvernement tanzanien devrait les laisser exercer des activités génératrices de revenus, qui leur permettent de survivre.
« Nous qui y exercions ce commerce sommes actuellement dans l’impasse. Nous sommes déboussolés. Tout comme les autres réfugiés, c’est-à-dire nos clients. On a tous besoin que ce type d’activités subsiste. C’était notre seule source de revenus, et les autorités devraient nous écouter et nous laisser travailler », plaide un des vendeurs, victime du saccage.
La rédaction de la Radio Inzamba Agateka Kawe n’a pas pu joindre par téléphone Siyasa Mwanjenje, responsable du camp des réfugiés de Nyarugusu, pour qu’il explique les raisons de cette démolition. Son téléphone sonnait, mais il ne décrochait pas.