Réfugiés

Tanzanie : La rentrée scolaire dans les camps suscite un sentiment mitigé

Publié le 4 octobre 2022 par Rédaction

Après deux ans d’interruption, la rentrée des classes pour les élèves qui commencent le 2e cycle de l’école fondamentale dans les camps de réfugiés en Tanzanie a enfin eu lieu ce lundi. Mais elle intervient dans un contexte particulier : les réfugiés n’ont plus le droit d’exercer des activités génératrices de revenus. Les parents d’élèves font remarquer qu’ils sont ainsi incapables d’acheter du matériel scolaire à leurs enfants. Ils sollicitent de l’aide de la part des bienfaiteurs pour que ces élèves ne quittent pas prématurément le banc de l’école.

Ce qui fait la joie des parents, c’est de voir leurs enfants retrouver le statut d’élèves après deux ans de vacances forcées. Le gouvernement du Burundi avait décidé, durant les deux dernières années, de ne plus envoyer des tests aux élèves réfugiés burundais qui terminent les cycles d’études dans les camps de réfugiés en Tanzanie. Les parents remercient l’Etat tanzanien pour avoir rétabli dans leur droit ces élèves réfugiés.

« Nous les parents, sommes très contents de voir nos enfants passer le test NECTA, après une année, voire deux ans d’attente ici au camp de Nyarugusu. Nous disons merci à tous ceux qui se sont donnés, au gouvernement tanzanien et à ses partenaires, pour avoir contribué à la passation du test. Nous savons que ça n’a pas été facile, s’il faut considérer le temps qu’il a fallu attendre », exulte un parent d’élève du camp de Nyarugusu.

Même si c’est la joie d’une part, de l’autre part, les mêmes parents grognent. Ils affirment n’avoir pas de moyens pour acheter du matériel scolaire afin d’envoyer leurs enfants à l’école. C’est pourquoi ils demandent aux bienfaiteurs, surtout au Conseil Danois pour les Réfugiés, DRC, qui s’occupe de l’Education, de les aider à trouver du matériel scolaire pour leurs enfants.

« Les problèmes que nous avons en tant que parents, c’est le manque de cahiers et d’autres objets scolaires, les uniformes dont le non-port cause des renvois. C’est pourquoi nous demandons aux éducateurs de se montrer un peu tolérants, car nous n’avons plus de moyens, surtout que nous sommes enfermés au camp. Qu’ils ne chassent pas les élèves parce qu’ils ne portent pas l’uniforme. Nous demandons au DRC, une ONG qui s’occupe des questions relatives à l’Education, de nous aider à avoir du matériel scolaire pour que nos enfants étudient dans de bonnes conditions », appelle le même parent.

Les associations qui suivent de près les questions de l’éducation dans des camps de réfugiés font savoir que les résultats dans ces tests n’ont pas été satisfaisants. Selon elles, les taux de réussite sont en deçà de 40%. La raison principale avancée, ce sont les mauvaises conditions de vie auxquelles sont confrontés les réfugiés en Tanzanie.

 

Photo Illustration : © HCR/Georgina Goodwin

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