Une nouvelle épine dans le pied du gouvernement. Huit bataillons burundais de la Mission de maintien de la paix de l’Union Africaine pour la Somalie (AMISOM) réclament des salaires impayés. Ils s’indignent face à cette situation. Ils demandent au chef de l’Etat d’intervenir pour les aider à percevoir leurs salaires. Ils affirment que leurs collègues des autres contingents perçoivent régulièrement leur dû.
Trois de ces huit bataillons : les 57e, 58e et 59e bataillons, ont été relevés en novembre 2021. Ils ont reçu sept mois et réclament encore cinq mois de salaires. Les 60e et 61e bataillons vont, quant à eux, être relevés le mois prochain, alors qu’ils n’ont perçu que quatre mois seulement. De leur côté, les 62e, 63e et 64e viennent de passer six mois en mission et n’ont encore perçu aucun sou. Les militaires concernés sont mécontents, et regrettent de ne même pas être informés sur les raisons de cette situation.
« Nous demandons à l’Union Africaine et à sa mission de maintien de la paix AMISOM de communiquer avec nous sur les salaires des militaires. Pourquoi n’avons-nous toujours pas perçu nos salaires ? Nous avons le droit d’être informés », s’emporte un militaire.
Ce qui les chagrine encore plus, c’est que leurs collègues des autres pays n’accusent aucun arriéré de salaire. Ils s’en remettent au chef de l’Etat et commandant suprême de l’armée afin qu’il s’implique pour débloquer leurs salaires.
« Nous nous adressons au chef de l’Etat, père de la nation et au chef d’état-major général. C’est insensé que l’on travaille et rentre bredouille. 10 mois sans salaires alors qu’on est loin de la famille n’est pas chose facile. Nous nous renseignons auprès de nos collègues du Kenya, de l’Ouganda qui nous disent qu’ils sont payés régulièrement. Qu’en est-il du Burundi, c’est cela qui pose problème », renseigne un autre militaire du contingent burundais de l’AMISOM.
Ces militaires dénoncent l’attitude de certaines autorités militaires qui les incitent à contracter des dettes auprès de la Coopérative d’épargne et de crédit pour l’auto-développement (CECAD). Pour eux, cela cacherait des intérêts exorbitants liés au retard de paiement de leurs salaires. Les opérations de relève sont prévues pour mi-mai. Plus de 1 700 hommes sont concernés par cette situation.
La rédaction de la radio Inzamba a contacté par téléphone le porte-parole de l’armée, le colonel Floribert Biyereke, mais il a raccroché son téléphone sans dire un mot.
Photo Illustration : Ⓒ AFP/M. Abdiwahab