Dix-sept mois au pouvoir, et déjà une deuxième virée de trois jours en Tanzanie, alors que le même Chef de l’Etat burundais n’a jamais mis le pied dans certains autres pays voisins. Mais le choix n’est pas fortuit. Il est même hautement stratégique sur le plan diplomatique. Mais les relations entre les partis au pouvoir dans les deux pays justifient principalement cette préférence.
Le président Ndayishimiye a commencé sa visite par la capitale politique Dodoma vendredi. Il a été accueilli par la ministre tanzanienne des Relations extérieures Libérate Mulamula, avant de rencontrer son homologue Samia Suluhu Hassan.
Ce samedi, il devrait se rendre à Zanzibar où il sera reçu par le président de cette île Hussein Ali Mwinyi. Il reviendra par la suite à Dar-es-Salaam où il s’entretiendra avec Samia sur plusieurs dossiers de coopération.
Dans cette ville économique, le président Ndayishimiye se rendra à Nala, une zone industrielle. Il y posera la première pierre pour la construction d’une usine de fertilisants « Fertilisants Organo-Minéraux FOMI » dont le siège se trouve à Bujumbura.
C’est pour la deuxième fois que le numéro un burundais se rend en Tanzanie. C’est d’ailleurs le premier pays qu’il a visité après son élection à la tête de l’Etat burundais. Il avait alors qualifié la Tanzanie de parent du Burundi et indiqué qu’il considère l’ancien président Magufuli comme son papa. Au cours de cette même visite, les deux hommes s’étaient engagés sur de nombreux projets bilatéraux, dont l’instauration d’un centre de vente des pierres précieuses du Burundi à Kigoma.
Mais les relations entre le Burundi et la Tanzanie datent de plus longtemps, depuis l’époque coloniale. A cette époque, Julius Nyerere et Louis Rwagasore se soutenaient déjà dans le combat pour l’indépendance.
Par ailleurs, les partis au pouvoirs des deux pays, le CCM et CNDD-FDD, ont toujours été proches. Les dirigeants actuels du Burundi sont issus du CNDD-FDD soutenu depuis la rébellion par la Tanzanie dirigée à l’époque par le président Bejamin Mkapa. Certains parlent même de parrainage.
C’est également grâce à cette proximité des deux formations politiques que la Tanzanie, dirigée alors par Jakaya Mrisho Kikwete, a facilité le retour au Burundi de l’ancien président Nkurunziza lors de la tentative de putsch de 2015. Jakaya Mrisho Kikwete dont de nombreuses sources affirment qu’il entretient de nombreuses activités d’ordre économique au Burundi, surtout dans le secteur pétrolier.
Mais ces mêmes relations entre les deux pays ont eu des répercussions négatives sur les réfugiés burundais vivant dans ce pays depuis 2015, qualifiés d’opposants par le pouvoir de Gitega. Ils sont jusqu’à présent maltraités et contraints de rentrer dans des conditions déplorables.