Des Burundais en provenance des pays de la sous-région qui passent par la Tanzanie, accusent la police tanzanienne et la jeunesse Banamugambo du parti au pouvoir CCM de les extorquer. Il s’agit de personnes qui rentrent de leur travail saisonnier ou qui amènent des marchandises. Ils demandent aux autorités burundaises de discuter avec leurs homologues tanzaniens pour résoudre ce problème.
Ceux qui sont principalement ciblés sont ceux qui rentrent de la Zambie où ils font du commerce et ceux qui rentrent du Kenya par la voie routière passant par la Tanzanie. Selon eux, la police tanzanienne leur extorque de l’argent et leur prend tous les biens qu’ils ont sur eux. Une personne qui a requis l’anonymat a conté son calvaire à la radio Inzamba : « Moi je rentrais de la Zambie avec d’autres Burundais. Je venais d’y passer 3 ans. Je pratiquais un petit commerce. Les policiers tanzaniens ont commencé à nous voler sur la frontière entre la Tanzanie et la Zambie. Ils nous ont exigés des pots-de-vin comme condition pour nous laisser passer. Nous avons payé chacun 200 000 shillings tanzaniens. »
Les choses se compliquent davantage sur la frontière entre le Burundi et la Tanzanie dans la province de Kigoma. Quand ces Burundais s’approchent de la frontière, « les policiers font semblant d’effectuer une fouille rigoureuse des véhicules de transport. Ils commencent à poser des questions-pièges aux passagers et exigent de l’argent à chacun. Si par malheur un petit malentendu survient, ces policiers vous ordonnent de descendre du véhicule. Ils s’emparent tout ce que vous avez sur vous : argent, téléphones portables et tous les bagages », a témoigné un autre Burundais récemment rentré de la Zambie.
Ceux qui rentrent de la Tanzanie après un séjour de travail sont extorqués par des Banamugambo, jeunes du parti au pouvoir, le CCM. Il s’agit de Burundais qui y exercent des travaux saisonniers dans les champs. Ils empruntent des voies non reconnues, qui sont sous contrôle des Banamugambo. Les victimes entrent par la rivière Maragarazi dans les communes Kayogoro, Bukemba et Giharo, des provinces Makamba et Rutana.
« Ceux qui refusent de corrompre les policiers et les jeunes du parti CCM sont arrêtés et jetés dans des prisons et cachots tanzaniens », rapporte un Burundais ayant vécu cette situation. « Les administratifs tanzaniens et burundais ont pourtant toujours discuté de ces questions dans le cadre du bon voisinage (Ujirani mwema), mais ce comportement n’a toujours pas cessé », s’étonne une source proche de l’administration provinciale de Makamba.
Ces Burundais demandent que cette question soit débattue au plus haut niveau, entre la présidente de la Tanzanie Samia Suluhu et son homologue burundais Evariste Ndayishimiye.
La rédaction de la radio Inzamba Agateka Kawe a tenté de joindre le commissaire de police dans la province de Kigoma et le responsable du parti CCM pour de plus amples éclaircissements sur les allégations de ces Burundais, mais en vain.