La peur gagne de plus en plus la population de la commune Kibago en province Makamba. L’origine de cette panique est la présence de militaires et policiers dont l’effectif est de jour en jour croissant. Le déploiement de ces hommes en uniforme aurait pour objectif de repousser des groupes armés dont les éléments s’infiltrent dans le pays depuis quelques jours à partir de la Tanzanie.
Une présence inhabituelle de centaines de soldats s’observe en commune Kibago de la province Makamba depuis le début de cette semaine. Cinq camions avec des militaires lourdement armés sont déjà arrivés dans cette commune. Selon des sources locales, ces militaires campent à proximité de la frontière entre le Burundi et la Tanzanie. Et depuis ce mardi, plusieurs camionnettes double-cabines de la police ont débarqué à Kibago. A leur bord, des policiers tout aussi lourdement armés.
Une source militaire révèle leur mission: ils vont à la recherche d’hommes armés qui s’infiltrent progressivement en provenance de la Tanzanie.
Cette source révèle que certains parmi ces hommes armés porteraient des uniformes militaires, mais que d’autres seraient en tenue civile, et lourdement armés. Sous couvert d’anonymat, la même source militaire affirme que ces hommes ont traversé la rivière Maragarazi par un gué communément appelé chez Kavamahanga dans la direction de Nyakazi, toujours en commune Kibago.
Même si les habitants de la localité n’osent pas le dénoncer à haute voix, certains ont déjà été réquisitionnés par ces hommes armés, les obligeant à transporter leurs bagages. A leur retour, ils sont interdits de dire quoi que ce soit, selon cette source militaire.
La source précise que des policiers dirigés par Désiré Uwamahoro, chef de la Brigade anti-émeute et le Général de Brigade Etienne Ntakirutimana, ancien chef des services de renseignements, sont déjà à Kibago.
Depuis l’arrivée de ces militaires et policiers, la peur est palpable au sein de la population de cette commune du sud-ouest du Burundi. Les habitants affirment que dès la tombée de la soirée, chacun se dirige dans son ménage, pour n’en ressortir que le matin.
La rédaction de la radio Inzamba a tenté de joindre le colonel Floribert Biyereke, porte-parole de l’armée burundaise, mais en vain.