Ils réclament des sanctions sévères contre les auteurs des violences sexuelles en milieu scolaire. Ils, ce sont des parents d’élèves vivant au camp de réfugiés de Nyarugusu en Tanzanie. Selon ces mêmes parents, certains enseignants promettent à des élèves de les faire avancer de classe en échange de faveurs sexuelles. Conséquence : certaines de ces filles sont obligées d’abandonner l’école à cause des grossesses précoces. Et l’impunité dont jouissent les auteurs de ces viols révolte les parents et les enseignants.
Ce qui énerve les parents et certains des enseignants, c’est que leurs enfants sont violées par ceux qui étaient censés les protéger. Et quand la jeune fille met au monde, c’est une charge qui s’ajoute à la famille, bien souvent incapable de supporter le bébé.
« Moi j’ai eu des problèmes ces dernières années. Ma fille a eu des difficultés avec son enseignant. Actuellement, nous avons un enfant dont la famille n’avait pas prévu la venue. Nous sommes incapables d’entretenir l’enfant faute de moyens. Nous avons essayé de poursuivre l’auteur mais en vain. La police tout comme les responsables du camp n’ont rien fait pour nous aider, et il s’est finalement enfui », se lamente ce parent.
Des enseignants disent aux élèves filles qu’elles ne pourront pas réussir, si elles n’acceptent pas de coucher avec eux. Ils ajoutent que si elles portent l’affaire en justice, de toutes les façons, elle sera réglée à l’amiable.
« Actuellement, la situation se complique. Certaines filles victimes du harcèlement sexuel abandonnent l’école. Des enseignants leur exigent de coucher avec elles comme condition pour réussir. Les enfants perdent la tête à cause de ces sollicitations et certaines finissent par céder sous la pression. Et voilà qu’à un moment, des grossesses se remarquent. Et lorsque nous faisons des enquêtes, nous découvrons que les auteurs sont des enseignants. Malheureusement, quand nous portons l’affaire devant les juridictions de base, les coupables négocient pour ne pas être poursuivis et ils rentrent tranquillement chez eux », explique une dame de ce camp.
Des enseignants du camp de Nyarugusu déplorent également le comportement de certains de leurs collègues. Ils plaident pour une société qui respecte les interdits.
« Nous demandons ce qui suit. Nous demandons avec insistance aux responsables de l’éducation dans les camps de réfugiés de plaider pour une société qui veille au respect des interdits entre les enseignants et les élèves. Ensuite que ceux dont la voix porte loin, plaident pour ces enfants qui bâtiront le Burundi de demain », plaide un des enseignants.
La rédaction de la Radio Inzamba a joint par téléphone certains responsables de l’éducation, au camp de Nyarugusu. Ils ont affirmé que les fauteurs connus ont été sanctionnés.
Photo Illustration : © HCR/Georgina Goodwin