Une sélection crée la controverse au sein des réfugiés burundais de Nduta en Tanzanie. Il s’agit de membres d’une délégation désignés pour une visite prévue sous peu au Burundi. Objectif : s’enquérir de la situation sécuritaire sur le terrain. Ils ont été désignés par le responsable du camp qui représente le gouvernement tanzanien. Or, certains des membres de cette délégation se sont fait inscrire sur les listes des candidats au rapatriement volontaire. Et c’est là où le bât blesse. Les réfugiés doutent de l’objectivité du rapport que cette délégation leur présentera à son retour en Tanzanie.
Les membres de cette délégation ont été sélectionnés parmi les chefs de zones, de villages et les représentants des églises au camp de Nduta. Ces derniers ont été désignés ce mardi 7 septembre, selon des sources sur place. Et le fait que certains de ces religieux ont déjà manifesté la volonté de rentrer n’inspire pas confiance aux autres réfugiés, qui craignent que leur rapport ne les condamne à un sort dont ils ne veulent pas.
« Les personnes choisies sont, soit déjà sur la liste des rapatriés, soit des personnes dont les familles sont déjà rentrées. Peut-on dans ce cas s’attendre à ce qu’elles produisent un rapport impartial? Non, ce sera un rapport biaisé », prévient un réfugié du camp de Nduta.
Les réfugiés estiment qu’ils ont le droit d’être impliqués dans le processus de sélection des membres de cette délégation.
« Nous devrions choisir des personnes qui sont réellement des réfugiés. De telles personnes reviendraient avec un rapport correct. Sinon ceux qui composent cette délégation reviendront avec le même discours que celui des autorités tanzaniennes et burundaises », s’inquiète un autre réfugié du même camp.
Au sujet de cette grogne, la rédaction de la radio Inzamba a joint par téléphone le responsable du camp de Nduta en Tanzanie, mais il n’a pas décroché son téléphone. Des sources au sein du camp de Nduta révèlent que la délégation choisie séjournera au Burundi pendant deux semaines.